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Hôtellerie: le Parlement veut brider les plateformes de réservation en ligne

Après les Etats, le National a soutenu lundi une motion qui veut permettre aux hôtels d'offrir des offres plus avantageuses que celles proposées par une plateforme de réservations en ligne type booking.com.

18 sept. 2017, 20:29
Depuis juillet 2015, les hôtels ne peuvent plus proposer sur leur site web des offres plus avantageuses que sur les plateformes.

Les hôtels devront pouvoir offrir des tarifs plus avantageux aux clients qui passent par leurs sites plutôt que par une plateforme de réservations en ligne type booking.com. Après les Etats, le National a soutenu lundi par 120 voix contre 52 une motion PDC en ce sens.

Le texte du Soleurois Pirmin Bischof veut interdire les contrats qui imposent des clauses de parité tarifaire entre ces deux acteurs du tourisme. Ainsi, depuis juillet 2015, les hôtels ne peuvent plus proposer sur leur site web des offres plus avantageuses que sur les plateformes.

Soutien indirect au tourisme

Ces clauses nuisent à la concurrence et à la liberté entrepreneuriale vitale à cette branche de l'économie, a déclaré Guillaume Barazzone (PDC/GE) au nom de la commission. Les interdire permettrait de soutenir le secteur du tourisme, qui souffre actuellement du franc fort et qui s'est fortement érodé depuis 2008.

Il est aberrant que l'hôtelier, qui fournit au client une prestation plus importante que le site internet, doive payer une commission qui peut atteindre plus de 12% du prix des nuitées et ne puisse librement décider du prix affiché sur son propre site internet, a plaidé le Genevois.

A la COMCO de faire son travail

Pour la minorité en revanche, il n'est pas question de limiter les "opportunités liées à la numérisation". Ces plateformes permettent aux hôteliers d'être plus visibles et aux consommateurs d'avoir une vue d'ensemble des prix et de les comparer, a souligné Kathrin Bertschy (PVL/BE).

En acceptant la motion, le Parlement intervient sans consulter la commission de la concurrence (COMCO). Or, celle-ci suit la situation de près et n'hésitera pas à intervenir en cas de problème. 

Le Conseil fédéral est aussi opposé à la motion. Selon lui, il n'est pas certain que ces clauses de parité tarifaire limitent de manière injustifiée la concurrence. Les hôteliers peuvent toujours casser les prix lors des réservations par téléphone ou en faisant des offres à leurs clients membres. 

Booking.com et Expedia déçus

Dans deux communiqués distincts diffusés lundi, Expedia et booking.com regrettent le choix du Parlement. Ce dernier freine la concurrence et la transparence requise pour les offres de chambres, souligne booking.com. Cela risque d'entraîner des prix plus élevés pour les consommateurs.

A l'inverse, Hotelleriesuisse se félicite et appelle le Conseil fédéral à élaborer rapidement un projet de loi correspondant, écrit l'association. 

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