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Immigration: "le oui à l'initiative aura des conséquences"

Pour le conseiller fédéral Alain Berset, le oui à l'initiative sur l'immigration de masse n'est "pas la fin du monde, mais aura des conséquences".

01 mars 2014, 12:40
"Ne serait-ce que pour des questions migratoires, nous avons intérêt à chercher ensemble des solutions", a également déclaré le conseiller fédéral.

Le oui à l'initiative de l'UDC contre l'immigration ne marque "ni la fin du monde ni même forcément la fin des bilatérales. Mais elle aura des conséquences, c'est sûr". C'est ainsi que le conseiller fédéral Alain Berset résume la situation dans une interview samedi dans "La Liberté".

S'il ne faut ni minimiser ni surestimer la portée de cette votation, Alain Berset note tout de même que "c'est la première fois que les Suisses ont choisi, non pas de construire ou d'élargir des accords, mais de prendre une décision qui pourrait impliquer de revenir sur l'acquis et de remettre en question sur le fond la politique européenne suivie depuis 15 ans".

L'ADN suisse

Il ne voit donc pas dans le vote du 9 février un 6 décembre 1992 bis. Il rappelle qu'au contraire, "après le rejet de l'EEE, nous avons ouvert la voie bilatérale, qui ne nous a pas amenés très loin de ce que nous aurions pu acquérir avec l'Espace économique".

Et cette voie "fait partie de notre ADN, ce que nous, Suisses, avons réussi à construire ensemble longuement, patiemment", selon lui.

Peur de l'avenir

Pour le conseiller fédéral socialiste, le vote du 9 février traduit un questionnement sur l'avenir: " la Suisse va-t-elle pouvoir conserver une économie saine et un chômage bas alors que dans les pays qui nous entourent, la situation est moins bonne?"

Il reste que s'ouvre une phase d'insécurité. "Les Suisses ont peut-être parfois eu l'impression qu'ils pouvaient prendre une décision sous le coup du ras-le-bol sans que cela n'ait de conséquences, comme après l'initiative sur les minarets". Les effets se sont cette fois faits rapidement sentir.

Intérêt des deux parties

Mais il met en garde contre une exagération et rappelle "que les accords bilatéraux ont été signés dans l'intérêt des deux parties". Et de souligner que "l'UE profite elle aussi des échanges avec les chercheurs de pointe de nos universités et écoles polytechniques".

M. Berset ajoute: "Ne serait-ce que pour des questions migratoires, nous avons intérêt à chercher ensemble des solutions". En outre, la Suisse entretenait "des relations très étroites avec l'UE bien avant la conclusion des accords bilatéraux".

Pas le moment

Sur deux points, Alain Berset est net. La victoire de l'initiative UDC légitime-t-elle un deuxième siège au Conseil fédéral? "A première vue, je ne vois pas de lien", dit-il. Et contrairement à sa camarade de parti et ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, M. Berset estime que "la question de l'adhésion à l'UE n'a pas lieu d'être aujourd'hui".

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