Les délégués des Verts ont rejeté samedi à Rotkreuz (ZG) l'initiative Ecopop qui veut limiter le solde migratoire à 0,2%. Celle de Gastrosuisse a également été rejetée, alors que le texte demandant l'instauration d'une caisse publique a été accepté.
Le texte d'Ecopop a provoqué des discussions engagées parmi les Verts. Cette initiative, en votation le 30 novembre, n'apporte pas les bonnes réponses, mais crée au contraire d'autres problèmes dans le domaine de l'environnement, de la politique extérieure, l'immigration et la politique de développement, a déclaré la coprésidente du parti Adèle Thorens.
Limiter l'immigration n'est pas une solution, a-t-elle ajouté. L'immigration n'est qu'un facteur parmi d'autres. Ce qui est déterminant, c'est l'empreinte écologique de chacun et à cet égard, il existe de grandes différences entre pays.
Un concept dépassé
L'explosion démographique n'est plus d'actualité, a renchéri le chef de groupe Balthasar Glättli. La Suisse ne doit pas donner plus mais exploiter moins, a-t-il tranché.
L'initiative veut faire "pleuvoir les préservatifs" sur ceux qui ne contribuent justement pas à l'exploitation des ressources, a ironisé le conseiller national zurichois. "Nous faisons de la politique pour et non contre les êtres humains".
La croissance de la population sert avant tout aux entreprises, aux spéculateurs fonciers et aux propriétaires, a défendu Andreas Thommen, directeur d'Ecopop et membre de la section argovienne des Verts. Chaque année en Suisse, 43'000 logements sont construits et 52'000 voitures mises en circulation, a-t-il rappelé.
"Nous devons veiller à vivre de manière durable dans notre pays", a-t-il ajouté, sans succès. Le texte d'Ecopop a été refusé par 106 voix contre 2 voix et 8 abstentions.
Mots d'ordre
Les délégués écologistes se sont également penchés sur les deux prochaines initiatives populaires soumises aux citoyens le mois prochain. Le texte "pour une caisse maladie publique" a été logiquement soutenu, les Verts se prononçant en sa faveur par 93 voix contre 6 et 4 abstentions.
Ils ont par contre balayé l'initiative de GastroSuisse "Stop à la TVA discriminatoire pour la restauration!". Par 75 voix contre 10 et 4 abstentions, ils ont largement rejeté le texte réclamant que le taux de TVA pour la restauration (8%) soit abaissé au même niveau que celui des établissements à l'emporter (2,5%).
Les écologistes ont certes admis qu'une réduction du taux de TVA mènerait à de plus petits prix, mais ce serait principalement les revenus élevés, qui vont plus souvent au restaurant, qui en profiteraient.
Par ailleurs, le parti a réclamé plus de transparence dans le négoce des matières premières. Il a adopté à l'unanimité une résolution dans laquelle il demande notamment la publication des détentions du capital inscrites dans les registres cantonaux du commerce.
En début de matinée, la coprésidente Regula Rytz avait fortement critiqué l'UDC et son projet de nouvelle initiative. Cette dernière, qui vise à instaurer la primauté du droit suisse sur le droit international, "conduirait à l'abolition de fait du droit international".