Alors que les taux zéro ou négatifs risquent de devenir la norme pour de nombreuses années, les investissements dans l’immobilier restent très attrayants. Mais les problèmes s’accumulent avec des prix «découplés des fondamentaux» et des taux de vacance de plus en plus élevés.
Au vu des politiques monétaires très accommodantes menées par les principales banques centrales, dont la BNS, «encore plus de capitaux vont aller vers le secteur de l’immobilier et pousser les prix vers le haut», a averti jeudi Credit Suisse dans une étude.
«Le super-cycle sur le marché de l’immobilier entame ainsi une nouvelle prolongation», l’activité de construction restant à un niveau élevé entraînant une «surproduction de logements», a ajouté la banque aux deux voiles dans sa publication Moniteur de l’immobilier.
3029 appartements vides de plus
Cette situation va faire progresser les taux de vacance, qui mesurent le nombre de logements vides sur l’ensemble du parc immobilier. Les appartements vacants ont encore augmenté cette année de 3029 à un total de 75’323 unités non occupées, tous dans le segment de la location. Sur un an, le taux de vacance des logements à la location est ainsi passé de 2,55% à 2,64% en moyenne nationale. Mesuré à l’ensemble du parc immobilier, ce taux se situe à 1,66% au 1er juin.
Si le nombre de logements vides continue d’augmenter, la progression a cependant ralenti la cadence. Sur les cinq dernières années, les hausses se situaient ainsi autour de 5000 à 8000 logements vides par an.
Des communes valaisannes s’améliorent
Dans l’accession à la propriété, le taux de vacance a par contre enregistré un léger repli – le premier depuis 2011 – reculant d’à peine 0,01 point de pourcentage à 0,58% au troisième trimestre 2019. Ce segment immobilier a été porté par des taux hypothécaires à des niveaux historiquement bas et une bonne situation économique.
Parmi les régions les plus affectées par les logements vides se trouvent les cantons de Soleure, la Thurgovie et le Tessin, où les taux de vacance dépassant 3%, alors que certaines communes du Valais et de l’Argovie ont réussi à améliorer la situation.
Un taux de vacance très bas à Lausanne
Le canton italophone fait face un taux de vacance particulièrement élevé de 4,44%, en raison du recul démographique observé depuis deux ans et d’une faiblesse conjoncturelle survenue après plusieurs années de croissance. Le marché des logements en propriété semble par contre se stabiliser.
L’Arc lémanique, le canton de Zurich et des parties de la Suisse centrale ont quant à eux réussi à stabiliser la situation.
Le plus faible taux de vacance a été enregistré à Zurich (0,14%) et Lausanne (0,36%), tandis que celui de Genève est resté stable (0,63%). Il a par contre augmenté à Berne (0,56%) et Bâle (1,0%).