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Initiative contre la «sexualisation» de l'école

Aucun cours obligatoire d'éducation sexuelle ne devrait être imposé avant l'âge de douze ans. La droite conservatrice est partie mardi en guerre au moyen d'une initiative populaire. Mais des dissensions voient déjà le jour.

17 avr. 2012, 13:37
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Pour les initiants, l'éducation sexuelle est l'affaire des parents. Tout cours obligatoire dispensé à l'école est illégal, car  il viole une série de droits fondamentaux: libertés personnelle, de croyance et de conscience, protection de l'intégrité des enfants et  de la sphère privée, respect de la vie familiale.

L'initiative vise à garantir qu'aucune éducation sexuelle ne soit dispensée à l'école enfantine et durant les deux premières années du  primaire, a déclaré le conseiller national Sebastian Frehner (UDC/ BS) devant la presse. Dans son collimateur, les directions cantonales de l'instruction publique, notamment celle de son canton,  et l'Office fédéral de la santé publique, accusé de vouloir imposer  de tels cours.

«Nos enfants ont le droit de pouvoir vivre une enfance insouciante et sans pornographie», affirme le comité. Selon la  libérale vaudoise Suzette Sandoz, il ne s'agit pas pour autant de  dire «le sexe c'est fini» mais de poser des jalons. L'initiative  distingue ainsi entre plusieurs formes d'enseignement et fixe des  limites d'âge.

Strict miminum

Jusqu'à l'âge de neuf ans, les enfants ne devraient être confrontés à aucune éducation sexuelle. Tout au plus, un cours destiné à la prévention des abus sexuels peut être dispensé. Car il  s'agit de mettre en garde contre un mal qui peut venir quelquefois du milieu familial, selon Mme Sandoz.

L'éducation sexuelle pourrait être ensuite enseignée, mais de  manière facultative. Il est hors de question d'imposer de tels cours  qui portent sur des question philosophiques, culturelles et  religieuses, a souligné la libérale, faisant un lien avec  l'enseignement religieux, qui ne doit pas non plus avoir de  caractère obligatoire.

Les seuls cours auxquels les enfants pourraient être tenus  d'assister, dès l'âge de 12 ans, devraient se limiter à «la  transmission de savoirs sur la reproduction et le développement  humains», dans le cadre de l'enseignement de la biologie. Il s'agit  de transmettre des connaissances et non des valeurs, a insisté Mme  Sandoz, assurant que l'initiative n'empiète pas sur la souveraineté  cantonale et est parfaitement applicable.

Suisse romande tranquille

En Suisse romande, les cours d'éducation sexuelle existent déjà  et sont répartis en trois niveaux. Le premier concerne l'école enfantine et est axé sur la prévention des abus sexuels. Les élèves  du primaire reçoivent une information sexuelle et affective. Les  cours sur la reproduction humaine sont donnés à partir de 13 ans  dans les cours de sciences ou de biologie.

Pour la libérale vaudoise, l'initiative ne cherche pas à régler  un problème dans une partie du pays qui n'en connaît pas. Et  d'affirmer que de nombreux parents sont heurtés par le caractère  obligatoire d'un cours et qu'une pression énorme est faite sur les  enfants dont les parents réclament une dispense.

Pour certains milieux, l'initiative n'est encore pas assez  stricte. Le comité «pour des familles saines» s'élève ainsi contre  ce texte car il donnerait une base constitutionnelle à la  «sexualisation» de l'école. Il s'oppose en tout cas à ce qu'un cours  puisse être déclaré obligatoire et menace donc de lancer sa propre  initiative.

Polémiques alémaniques

Plusieurs polémiques alémaniques sont à l'origine du lancement du  texte présenté mardi. Une pétition du même acabit a déjà été déposée  contre le plan d'études qui doit être appliqué dès 2014 outre-Sarine  et un groupe de parents bâlois fait croisade contre une boîte  d'accessoires pédagogiques contenant des organes sexuels en peluche  et en bois.

Ces personnes sont membres du comité. Parmi les initiants, qui  ont jusqu'au 17 octobre 2013 pour déposer les 100'000 signatures  nécessaires, on retrouve aussi plusieurs élus fédéraux, actuels ou  anciens, issus notamment des rangs de l'UDC, de l'UDF, du PEV et de  la Lega.

Les UDC jurassien Dominique Baettig et valaisan Oskar Freysinger  sont ainsi de la partie ainsi que la députée vaudoise Fabienne  Despot. Des PDC, comme le conseiller national valaisan Yannick  Buttet, et des libéraux-radicaux les ont rejoints.

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