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Initiative Franz Weber: la revue de presse

La mise en œuvre du règlement découlant de l'initiative sur les résidences secondaires s'annonce très difficile. En l'acceptant, les Suisses ont donné un signal fort contre le développement immobilier débridé, estime ce lundi une bonne partie de la presse helvétique.

12 mars 2012, 11:14
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«Excès de béton sur l'Alpe», «laisser-aller dans l'aménagement du  territoire», «appât du lucre au détriment du paysage», «nuées de  chalets construits de façon désordonnée»: la majorité des quotidiens s'accorde sur les raisons ayant poussé les votants à accepter l'initiative de Franz Weber limitant le taux de résidences secondaires à 20% par commune.

«Le Valais et ses promoteurs de l'extrême paient aujourd'hui pour  des décennies d'abus et de bétonnage sauvage», pointe du doigt la «Tribune de Genève». Et «24heures» de mentionner l'«arrogance  vindicative» des opposants à l'initiative qui «ont sans doute fait  beaucoup pour le succès du texte».

«Le Courrier» salue le verdict et rappelle que le bétonnage du pays avale 1m2 chaque seconde. «S'il n'est pas exempt de romantisme  hodlerien, le verdict (...) ouvre la voie à une véritable politique nationale de maîtrise du foncier».

Le «Quotidien jurassien» voit dans ce vote «l'expression d'une certaine lutte des classes». D'une «Suisse du bas» qui «a dit non à l'arrogance des riches, des promoteurs immobiliers du haut qui font leur blé grâce aux fortunés propriétaires suisses ou étrangers».

Divorce ville-montagne

Pour «Le Nouvelliste» au contraire, le scrutin exprime un «divorce» entre la «Suisse citadine» et la «Suisse alpine». Le quotidien valaisan met en garde contre les coûts de «cette jolie et rassurante vision d'un Heidi-Land 'tip-top in Ordnung'», soit des pertes d'emplois, des budgets cantonaux resserrés et un «assistanat accru» des cantons concernés via la péréquation fédérale.

«La Confédération, toujours plus urbaine, prend désormais de moins en moins de gants» avec ses régions périphériques. Aux Valaisans et à leur gouvernement «d'en tirer les conséquences»,  poursuit le journal.

Victimes collatérales

Dans leur édito commun, «L'Express» et «L'Impartial» soulignent  que la Suisse se retrouve avec dans la Constitution «un article outrancier (...) qui entraînera des discussions politico-juridiques  sans fin au sujet de son application législative».

Les villages périphériques «souvent en panne de développement» situés sur le Plateau suisse et qui «ne font pas l'objet d'un  tourisme effréné» seront les «victimes collatérales» du bras de fer de l'écologiste Franz Weber contre «les promoteurs de Verbier, Veysonnaz ou Crans-Montana», déplore «La Liberté».

Les communes qui ont suivi une politique d'aménagement du territoire modérée «vont devoir payer», abonde la «Südostschweiz».  Celle-ci craint qu'elles ne soient frappées de stagnation, voire «d'exode rural».

«La Liberté» appelle à «renouer le dialogue». Le quotidien fribourgeois souligne le «travail titanesque» qui attend les  juristes de la Confédération pour édicter un réglement acceptable  par tous.

Cette nouvelle contrainte «aura au moins le mérite de pousser les autorités à la réflexion», relève «Le Matin». Les cogitations ne devraient pas se limiter aux résidences secondaires, toutes les autorités cantonales et communales «seraient bien inspirées de mieux  penser (...) le développement de leur propre territoire», suggère le journal romand.

Ce succès pourrait d'ailleurs favoriser l'initiative sur le  paysage, actuellement en cours de discussion au parlement, avance  «Der Bund».

Changement pas garanti

La portée de l'initiative est cependant à relativiser, estime «Le Temps». «La définition même de la résidence secondaire offre une certaine marge de manœuvre», note le quotidien basé à Genève. Le pire serait que ce scrutin soit «à nouveau un vote symbole» impossible à mettre en œuvre, renchérit l'«Aargauer Zeitung».

Pour le quotidien italophone «Corriere del Ticino», le verdict des urnes montre que les votants du Plateau considèrent la région  alpine comme leur «poumon vert» et comme un «idyllique jardin paysan». Et aussi que les intérêts des partisans de la protection du paysage se rapprochent toujours plus de de ceux qui critiquent la surreprésentation étrangère dans le secteur immobilier.

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