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Interdiction de fumer: la Suisse va peut-être serrer davantage la vis

La Suisse va peut-être davantage serrer la vis aux accros de la cigarette.

20 août 2012, 07:53
Les producteurs suisses doivent pouvoir exporter au tarif qu'ils entendent.

Les citoyens diront le 23 septembre s'ils veulent bannir les établissements fumeurs et les fumoirs avec service. Pour les uns, une nécessité de santé publique; pour les autres, un pas vers la prohibition.

L'initiative populaire "protection contre le tabagisme passif" a été lancée en réaction aux exceptions à l'interdiction de fumer autorisées par la loi en vigueur depuis mai 2010.
 
Selon la Ligue pulmonaire, ce texte est trop laxiste, même s'il laisse toute latitude aux cantons d'être plus sévères.
 
Elle refuse notamment que quelqu'un soit obligé d'absorber contre son gré de la fumée.
 
La revendication est relativement simple: cigarette bannie des lieux clos servant de lieu de travail ainsi que des autres espaces fermés accessibles au public.
 
Prohibition
 
Mais, pour les initiants, des exceptions resteraient possibles. Comme elles ne sont pas précisées, les militants du "non", qui se recrutent essentiellement à droite, n'hésitent pas à évoquer une interdiction absolue de fumer.
 
Prônant le respect des libertés individuelles, ils préfèrent miser sur la législation actuelle jugée raisonnable et efficace. Ils sont en outre renforcés dans leurs convictions par le récent lancement d'une autre initiative qui va jusqu'à demander des zones non-fumeur à l'extérieur.
 
Jugeant cette dernière exigence excessive, la Ligue pulmonaire s'est empressée de s'en distancer. Selon elle, il devrait rester permis de s'en griller une dans des fumoirs sans service et des espaces privés.
 
Protéger les travailleurs
 
Idem si on est seul dans un bureau où aucune réunion n'est tenue et personne n'est reçu, ce que le Conseil fédéral conteste. Il devrait aussi être possible de fumer dans des EMS ou en prison, ainsi que dans une chambre d'hôtel.
 
Le camp du "oui" juge en revanche inacceptable que du personnel soit forcé de travailler dans des endroits où il est exposé aux volutes. Il souhaite donc prohiber les établissements fumeurs, les fumoirs avec service et les clubs privés de fumeurs.
 
Mais la loi actuelle exige déjà l'accord explicite du personnel pour travailler dans de tels espaces, répondent les opposants.
 
Petites lacunes
 
De son côté, le Conseil fédéral marche sur des oeufs. Il reconnaît plusieurs lacunes dans la législation actuelle et n'exclut pas qu'on refuse d'engager certaines personnes parce qu'elles ne veulent pas servir dans un local enfumé.
 
Le gouvernement note aussi que la loi n'exige pas le consentement de celui qui travaille tout seul dans un club de fumeurs privé.
 
Autre défaut constaté: dans les villages, les clients n'ont pas d'autre choix que de s'exposer au tabagisme passif si le seul établissement du coin est fumeur.
 
Le Conseil fédéral n'en juge pas moins prématuré de revoir la loi à ce stade. D'autant plus qu'il estime qu'elle a fait ses preuves et que la protection de la santé de la majeure partie des employés est assurée.
 
Quelles répercussions ?
 
La répercussion d'un nouveau tour de vis sur l'économie divise quant à elle les esprits. Du côté des initiants, qui avancent notamment les résultats observés au Tessin, on dément une diminution du chiffre d'affaires et du nombre d'emplois dans la restauration.
 
Au contraire, les restaurants attireraient de nouveaux clients, comme les familles, satisfaits d'y respirer un air plus sain. Des économies peuvent en outre être réalisées avec une diminution des absences pour maladie et des frais de nettoyage.
 
Un tiers des membres de GastroSuisse ont subi une baisse de chiffre d'affaires avec l'interdiction de fumer et seuls 4% l'ont vu augmenter, affirme par contre la droite.
 
La suppression des fumoirs pénaliserait tous les établissements qui ont investi de fortes sommes pour les mettre sur pied.
 
Une interdiction absolue de fumer contraindrait en outre les clients à aller tirer sur leur cigarette à l'extérieur. Ce qui ne ferait qu'augmenter le tapage nocturne.
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