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L'affaire Legrix sans solution

Jean-Charles Legrix a assisté à la séance du Conseil général de La Chaux-de-Fonds. Tous les partis le poussent à la démission, sauf l'UDC.

28 août 2013, 07:01
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"Dans la situation actuelle, le sentiment qui prévaut est que seul Monsieur Legrix a les clés pour sortir de ce conflit par le haut. Nous lui demandons de prendre le temps de la réflexion et, dans une pesée de l'intérêt général, de prendre les décisions qui s'imposent."

Mardi soir lors de la séance du Conseil général de La Chaux-de-Fonds qui commençait avec "l'affaire Legrix", le doyen de l'assemblée Charles-André Favre a tenté de rassembler tous les partis autour d'un texte. Peine perdue, l'UDC, le parti du conseiller communal à qui ses pairs ont retiré ses portefeuilles, n'y a pas adhéré, proposant de nommer une commission d'enquête. Pour des raisons de procédure - son projet d'arrêté a été déposé après le début de la séance - il n'en sera question qu'à la prochaine séance.

Pour Charles-André Favre, qui n'a pourtant pas ménagé ses efforts pour lisser le texte de manière à ce que l'UDC y adhère (et fâché que le projet ait été révélé notamment par les quotidiens neuchâtelois), le constat est clair. La confiance des autres membres du Conseil communal envers Jean-Charles Legrix est rompue, "et la situation semble irrémédiable" après les attaques par presse interposée. Celles contre des ex-collaborateurs et ce qu'il a notamment exprimé au sujet des relations hommes-femmes "ne sont pas acceptables", a dit l'élu popiste.

La réplique du groupe UDC a été ferme, même si son porte-parole Hugues Chantraine a dit que sur certains points il était en accord avec ses collègues du Conseil général et que le Conseil communal avait agi dans le cadre de ses prérogatives en relevant Jean-Charles Legrix de ses fonctions. "Nous n'avons pas signé cette déclaration (réd: celle des autres partis) , car il reste des zones très nébuleuses dans cette affaire". Notant que la confiance de son groupe envers le Conseil communal était émoussée, il a réclamé "une commission d'enquête neutre et indépendante pour élucider cette affaire" . Pour montrer sa bonne foi, il a même suggéré que la direction de l'enquête soit confiée à l'ancien juge au Tribunal fédéral des assurances, le Chaux-de-Fonnier Raymond Spira, un socialiste... Mais le règlement est le règlement: un projet d'arrêté doit être déposé avant la séance.

Jean-Charles Legrix n'a fait qu'une seule déclaration. Pour lui, l'audit de ses services ne devait pas porter sur des questions de harcèlements, mais établir un diagnostic des problèmes et proposer des solutions. "L'auditrice s'est muée en procureur", a-t-il affirmé. Jean-Charles Legrix a réaffirmé qu'il y aurait des suites pénales. Il a consulté un avocat et entend "rétablir [son] honneur bafoué depuis plusieurs semaines" . Le conseiller communal déchu en a appelé au droit fondamental de se défendre, qu'il voit aussi comme un devoir vis-à-vis des citoyens qui ont voté pour lui. "Je ne démissionnerai pas", a-t-il lâché, affirmant encore que la décision de ses collègues était "illicite".

Le nouveau président du Conseil communal Pierre-André Monnard a quant à lui précisé des points concernant l'audit, en réponse à une interpellation multipartis sur le sujet de fin juin. Rappelant la peur exprimée par une trentaine d'employés interviewés (sur 47), la panique de dix et la souffrance de la plupart, il a souligné que l'exécutif, en tant qu'employeur, se devait légalement de protéger les employés, en vertu du Code des obligations et de la loi sur le travail.

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