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L'armée suisse opère sa mue

L'armée devrait présenter un nouveau visage dès 2017 avec entre autres réformes un effectif réduit et des écoles de recrues et cours de répétition plus courts.

03 sept. 2014, 14:28
Die Ehrengarde der Schweizer Armee steht stramm, vor der Visite des kroatischen Praesidenten, beim bundesraetlichen Landgut Lohn in Kehrsatz bei Bern, am Donnerstag, 19. Juni 2014. (KEYSTONE/Alessandro della Valle)

Effectif de 100'000 soldats, écoles de recrues et cours de répétition plus courts: l'armée devrait présenter un nouveau visage dès 2017. Le Parlement doit désormais trancher. Le Conseil fédéral lui a remis mercredi son projet de réforme.

L'effectif réglementaire passera de 200'000 à 100'000 militaires. Mais en fait, pour disposer de la marche de manoeuvre nécessaire, l'effectif réel sera de 140'000.

Plus court

La limite d’âge fixe pour la troupe et les sous-officiers disparaîtra. Les militaires resteront incorporés pendant neuf ans après avoir effectué l’école de recrues entre 19 et 25 ans. Il n'y aura plus trois mais deux écoles par an, comme auparavant. Elles dureront 18 semaines.

Les cours de répétition ne dépasseront en règle générale pas treize jours, contre trois semaines actuellement. Chaque soldat devra en accomplir six. Le total des jours de service atteindra 225, contre 260 jusqu’à présent. Le paiement des galons s’effectuera de nouveau au cours d’une école de recrues complète.

Le nouvel effectif réglementaire permettra de former 106 bataillons ou groupes. Par rapport à aujourd’hui, 72 seront donc dissous: 20 formations actives et la totalité des 52 formations de réserve. L’appui aux autorités civiles par l’armée devrait être amélioré par un renforcement des divisions territoriales.

Engagements

Les tâches de l’armée demeureront la défense, l’appui aux autorités civiles et la promotion de la paix. Pour assurer une meilleure planification des engagements, l'armée distinguera entre les prestations permanentes (sauvegarde de la souveraineté sur l’espace aérien), les engagements prévisibles ( protection de conférences) et ceux imprévisibles (catastrophe ou menace terroriste).

Dans ce dernier cas, l’armée doit être en mesure, après dix jours de préparation, d’engager jusqu’à 35'000 militaires en appui aux autorités civiles.

Mobilisation par étapes

La mobilisation par étapes, supprimée avec Armée XXI, devrait d'ailleurs réapparaître. Les formations convoquées entreront en service sur les places de mobilisation et se rendront ensuite dans leurs secteurs d’engagement.

Avec à la clé, une réorganisation de la logistique. Le matériel des soldats mobilisés devra en effet être préparé à l'avance en vue d’une distribution et stocké spécifiquement dans des arsenaux.

Pour Ueli Maurer, il s'agit davantage d'un pas en avant qu'en arrière. Refusant de parler d'une erreur faite par ses prédécesseurs, le ministre de la défense évoque plutôt une évolution de la menace et de sa perception.

Promotion de la paix

Le Conseil fédéral veut par ailleurs renforcer les troupes engagées pour la promotion de la paix à l'étranger. Le nombre de soldats concernés devrait passer de 300 à 500.

Une distinction claire sera faite entre les différents domaines. L'instruction sera pilotée par un chef, un poste nouvellement créé. Tous les engagements seront quant à eux dirigés par un commandant des opérations. Un service de médiation sera par ailleurs créé.

La réforme contient d'autres modifications éparses. De nouvelles mesures doivent réduire le risque d’une utilisation abusive d'armes. Le Conseil fédéral devrait pouvoir trancher seul lorsqu'il s'agit de mobiliser un petit nombre de militaires pour des missions simples en Suisse et à l’étranger.

Toute demande de mise hors service de biens d’armement ou d’ouvrages de combat et de commandement devra en revanche être adressée au Parlement.

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