Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'économiste Heiner Flassbeck à la rescousse du PS sur l'initiative 1:12

Heiner Flassbeck estime que l'initiative 1:12 est justifié car le marché ne fonctionne plus: écarts de salaire augmentent, les salaires des plus démunis restent bas et le chômage augmente.

31 oct. 2013, 10:45
L'Allemand Heiner Flassbeck propose notamment de faire en sorte que les futures augmentations salariales soient systématiquement opérées dans le schéma 1:12. Les bas salaires progresseraient alors que les hauts stagneraient.

Les socialistes font appel à l'ancien économiste en chef de l'ONU Heiner Flassbeck pour convaincre le peuple de voter en faveur de l'initiative "1:12 - pour des salaires équitables". Aux yeux de l'Allemand, une intervention de l'Etat dans le marché aurait des conséquences moins graves que ce que certains ne craignent.

L'économiste Heiner Flassbeck a présenté un document de travail jeudi à Berne lors d'une conférence de presse organisée par la Jeunesse socialiste. Selon lui, une intervention de l'Etat se justifie car le marché ne fonctionne plus correctement: au niveau global, les écarts de revenus se creusent et le chômage augmente bien que les salaires des plus démunis restent bas.

Autre constat de l'ancien secrétaire d'Etat aux finances allemandes auprès d'Oskar Lafontaine: dans plusieurs domaines, comme la finance et les technologies de l'information, la structure du marché est quasi-monopolistique. L'Etat doit aussi prendre les devants pour assurer que la concurrence fonctionne.

Eviter les chocs

Dans son document, M.Flassbeck s'interroge sur les risques de sanctions économiques qu'encourrait un petit pays comme la Suisse s'il voulait corriger les "dérives" économiques des dernières années.

En cas de "oui", on ne peut pas exclure que des entreprises qui pratiquent des écarts salariaux de l'ordre de 1:50 ou plus puissent avoir des réactions aussi choquantes que leurs pratiques salariales, selon lui. Néanmoins, on pourrait mettre en oeuvre l'esprit de l'initiative populaire de manière à éviter de tels chocs.

Il s'agirait par exemple de faire en sorte que les futures augmentations salariales soient systématiquement opérées dans le schéma 1:12. Les bas salaires progresseraient alors que les hauts stagneraient.

Autre possibilité évoquée, l'Etat pourrait temporairement augmenter les impôts des plus nantis afin de soulager les bas revenus. Et l'économiste allemand de présenter diverses thèses de ce genre. Pour rendre l'initiative encore plus crédible, il faudrait assurer aussi une véritable transparence des rémunérations.

Les pouvoirs publics et les organisations internationales devraient donner l'exemple. Ainsi, à l'ONU, l'écart entre le plus haut et le plus bas salaire devrait être nettement inférieur au rapport 1:10, d'après l'ex-cadre onusien. Un écart de un à douze reste énorme, selon lui.

Relativiser les menaces

L'économiste tient aussi à relativiser les menaces brandies par les opposants à l'initiative, notamment celle d'un exode économique en cas de "oui". Ce sont ne pas les managers qui produisent mais les entreprises et les employés, a-t-il souligné. L'application de l'initiative n'interviendra en outre pas du jour au lendemain.

Le conseiller national Cédric Wermuth (PS/AG) doute quant à lui que les actionnaires acceptent de délocaliser des affaires portant sur des milliards simplement parce qu'ils doivent économiser quelques millions sur le revenu des hauts cadres. Les initiants ne croient pas non plus que les entreprises pourront contourner la règle 1:12 en se scindant en plusieurs micro-sociétés.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias