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L'enseignant de Stalden renvoyé à tort

Le Tribunal cantonal valaisan a admis le recours de droit administratif de l'enseignant de Stalden (VS) Valentin Abgottspon contre son licenciement immédiat.

15 nov. 2012, 12:15
Valentin Abgottspon, enseignant du cycle d'orientation de Stalden pose pour le photographe devant son ecole suite a son licenciement pour avoir refuser de prendre un crucifix dans sa classe ce mardi 12 octobre 2010 a Stalden dans le Haut-Valais. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

L'enseignant Valentin Abgottspon, licencié sans préavis en 2010 par l'école de Stalden (VS) après avoir refusé de raccrocher un crucifix dans sa salle de classe, a obtenu gain de cause. Le Tribunal cantonal valaisan a admis son recours contre cette décision.

Le Conseil d'Etat avait confirmé le licenciement en août 2011, rejetant le recours du libre-penseur. Celui-ci a ensuite déposé un recours de droit administratif devant le Tribunal cantonal, qui lui a donné raison le 9 novembre dernier, a indiqué jeudi l'instance judiciaire.

Le Tribunal cantonal relève que le licenciement immédiat d'un enseignant est soumis à des conditions strictes. En général, seul un manquement particulièrement grave justifie une résiliation immédiate des rapports de travail. Or, le tribunal ne peut pas qualifier le comportement reproché au recourant de manquement particulièrement grave.

Pas consulté avant la décision

L'école régionale de Stalden avait motivé le renvoi immédiat par son comportement fautif (manque de respect envers ses supérieurs et qualification insuffisante). M. Abgottspon n'a, de surcroît, pas été consulté avant la décision de licenciement, ce qui constitue une violation de son droit d'être entendu, ajoute le Tribunal cantonal.

Indépendamment des chances de succès du recours sur le fond, ce grief formel entraîne l'annulation de la décision attaquée. D'où le verdict du Tribunal cantonal d'annuler les décisions de l'école et du Conseil d'Etat.

Satisfaction

"Je me réjouis naturellement de cette décision", a déclaré Valentin Abgottspon, contacté par l'ats. "Je suis content que le caractère abusif de mon licenciement ait été reconnu". L'enseignant attend maintenant de voir si l'école de Stalden va recourir contre ce verdict, comme elle en a le droit.

S'il obtient définitivement gain de cause, M. Abgottspon a l'intention d'exiger des compensations financières. Il a certes retrouvé du travail au cycle d'orientation de Mörel (VS), d'abord à 60% et maintenant à 85%, mais il a dû assumer des frais liés à un déménagement, à des déplacements et à une période de chômage, souligne-t-il.

Dans l'immédiat, l'enseignant ne souhaite pas retourner travailler à Stalden, car son nouvel emploi lui donne entière satisfaction, confie-t-il. Mais sur le fond, il veut "faire comprendre aux conservateurs et aux autorités qu'on est au 21e siècle, même en Valais".

Claude Roch, le chef du Département cantonal de l'éducation, a relevé pour sa part qu'il s'agit principalement d'une question de procédure. Le Conseil d'Etat va examiner le jugement en détail avant de prendre position, a précisé le ministre valaisan.

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