La grippe saisonnière va bientôt tirer sa révérence. Avec 85 consultations liées au virus pour 100'000 habitants, l'incidence se rapproche du seuil épidémique de 69 consultations, note l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Quelque 270'000 personnes se sont rendues chez le médecin pour une affection grippale cet hiver.
L'épidémie avait atteint mi-février sa valeur la plus élevée de la saison, avec 479 cas de suspicion de grippe pour 100'000 habitants. La vague grippale touche à sa fin, assure l'OFSP.
Celle-ci a été l'une des plus fortes de ces dix dernières années, commente à l'ats Mona Neidhart, porte-parole. "Jusqu'ici, environ 270'000 personnes ont consulté un médecin cet hiver pour des symptômes liés à la grippe, mais le total des malades devrait être finalement revu à la hausse car ceux qui n'ont pas sollicité d'aide médicale ne sont pas comptabilisés", poursuit-elle.
Enfants et personnes âgées
Les enfants et les jeunes de moins de 15 ans ainsi que les adultes de plus de 64 ans représentent les catégories de personnes qui ont été les plus touchées par le virus cet hiver. En ce qui concerne les régions, les Grisons et le Tessin sont les cantons où la grippe a le plus sévi au début de l'année. L'épidémie a par la suite fait davantage de malades en Suisse centrale et au nord du pays.
"Au nord-ouest de la Suisse, la grippe s'est manifestée avec pas mal de retard comparé aux autres régions, c'est pourquoi elle se prolonge maintenant", explique Thomas Steffen, médecin cantonal et directeur de la section prévention du Département de la santé publique de Bâle-Ville. De son côté, l'OFSP invite à la prudence dans l'interprétation des données cantonales et rappelle que l'épidémie a touché l'ensemble du pays.
H1N1 pas si dangereux
Les Suisses ont dû lutter cet hiver contre trois types de virus, dont le plus répandu a été selon l'OFSP l'influenza B, avec 58% des cas relevés. L'influenza A (H3N2) et l'influenza A (H1N1) pdm 09 suivent avec respectivement 16% et 26% des cas.
Pour le dernier type, il s'agit bien de la tristement célèbre grippe porcine, qui s'était manifestée en dehors de la saison grippale en 2009 et avait répandu la terreur dans le monde entier. Une aubaine pour les entreprises de la branche pharmaceutique telles que la bâloise Roche, dont le Tamiflu s'est vendu comme des petits pains.
"La virulence (le danger de contamination) de ce nouveau virus s'est avérée bien plus légère et la pandémie a été bien moindre que ce que l'on craignait", souligne Mona Neidhart. Elle explique ainsi le fait que l'OFSP n'a pas communiqué d'informations cet hiver au sujet de la diffusion de la grippe porcine.
Le virus H1N1 s'est comporté après 2009 comme une grippe saisonnière et s'est mêlé aux autres virus de la grippe, poursuit la porte-parole. En plus, une partie des habitants ont développé une immunité contre la grippe porcine, alors que d'autres se sont protégés au moyen de vaccins.
Grippe: jusqu'à 1500 décès
Pour Hans-Peter Roost, médecin cantonal suppléant du canton de Lucerne, il est opportun de se faire vacciner plusieurs fois afin de pouvoir combattre tous les virus qui circulent. "Le personnel soignant des hôpitaux devrait se faire vacciner de toute manière", fait-il remarquer.
Le médecin se dit confiant quant au fait que l'OFSP tiendra compte de cette exigence dans son nouveau plan pour combattre la pandémie. Car le bilan de la grippe saisonnière n'est pas bénin. Selon Thomas Steffen, chaque année en Suisse, on dénombre jusqu'à 1500 décès des suites de l'épidémie.