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L'été humide provoque une invasion de maladies dans les cultures

L'été pluvieux favorise la prolifération de champignons qui ne bénéficient pas aux cultures.

05 août 2012, 08:38
agriculture

L'été humide que connaît la Suisse ne nuit pas qu'au tourisme, mais aussi à l'agriculture, qui est confrontée à une prolifération de maladies liées à des champignons.

En maint endroit, des vignes sont menacées d'un dégât total. Même les agriculteurs bio sont contraints d'utiliser des pesticides.

Outre les vignes, ces maladies touchent aussi les cultures dans les champs et les vergers.
 
Les vignes des rives du lac de Bienne, mais aussi des cantons d'Argovie et de Thurgovie présentent les symptômes du mildiou, avec des grappes grisonnantes et des feuilles qui présentent des taches brunes.
 
Une telle prolifération ne n'est plus vue depuis des décennies, a dit Andreas Häseli, conseiller à l'Institut de recherche de l'agriculture biologique (FIBL) à Frick (AG), interrogé par l'ats.
 
Sur certaines parcelles, toute la récolte est déjà perdue, comme le relevait la "Berner Zeitung" la semaine passée. "Dans les années humides, les champignons sont déterminants pour le succès des cultures", explique M. Häseli.
 
Les pommes et les pommes de terre sont aussi attaquées par des maladies liées à des champignons. Une maladie de la pomme provoque des taches sur les fruits et les feuilles qui sont inoffensives pour le consommateurs, mais qui peuvent avoir pour conséquence que le fruit se gâte plus vite.
 
Pour les pommes de terre, une infection qui survient par un temps chaud et humide peut anéantir une récolte en quelques jours si l'on ne prend pas de mesures.
 
Biopesticides problématiques
 
Cette situation touche de manière particulièrement virulente les agriculteurs biologiques, car leur arsenal de produits phytosanitaires est limité: au lieu de plusieurs centaines de produits, ils n'en ont qu'une trentaine à leur disposition.
 
Contrairement aux produits chimiques, ces biopesticides sont d'origine naturelle, comme l'exigent les règles de l'agriculture bio.
 
Mais contre les maladies provenant de champignons, les agriculteurs biologiques sont justement dépourvus d'armes satisfaisantes: le cuivre, par exemple, peut nuire à la faune du sol, comme les vers de terre.
 
Le soufre pose aussi des problèmes à certains organismes, explique Hans-Rudolf Forrer, de la station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon (ART) à Zurich.
 
Les agriculteurs bio utilisent certes moins de produits phytosanitaires que leurs confrères de la filière conventionnelle, ce qui se traduit par une quantité plus élevée de vers dans le sol.
 
Mais le cuivre utilisé détériore les surfaces cultivées. C'est pourquoi aussi bien Agroscope que le FIBL sont, depuis des années, à la recherche d'alternatives.
 
D'après Lucius Tamm, expert en protection des plantes au FIBL, plusieurs produits sont prometteurs, comme la lécithine, l'huile de fenouil ou le carbonate de calcium, qui est presque identique à la levure chimique.
 
Mais ces produits ne peuvent que partiellement remplacer le cuivre et le soufre. Contre le mildiou, par exemple, on ne peut toujours pas se passer du cuivre.
 
Autodéfense contre les champignons
 
Il existe cependant une solution pour le problème des champignons: cultiver des variétés de plantes résistantes. "La Suisse est championne du monde dans la culture de variétés de pommes résistantes", déclare M. Tamm.
 
En collaboration avec l'entreprise Coop, le FIBL a réorganisé toute la chaîne de commercialisation afin de susciter l'intérêt des consommateurs pour des nouvelles variétés comme la "Topaz". Pas moins de 40% des pommes bio vendues sont issues de ces nouvelles variétés résistantes.
 
La tâche s'avère plus difficile pour les vignes et les pommes de terre. Plusieurs variétés résistantes de pommes de terre, qui étaient pourtant de bonne qualité, ont échoué sur le marché: l'une, par exemple, verdissait à la lumière, alors qu'une autre avait une peau violacée.
 
"Ces variétés auraient permis d'économiser beaucoup de cuivre", s'irrite Hans-Rudolf Forrer. Pour le vin, le développement de nouveaux cépages n'est pas facile non plus, relève Lucius Tamm.
 
Agriculture de plus en plus écologique
 
La recherche biologique déploie toutefois des effets importants, y compris dans l'agriculture conventionnelle. Comme leur choix de produits pour sprayer les cultures est limité, les paysans bio doivent être créatifs, note M. Forrer.
 
Plusieurs de leurs méthodes naturelles ont été reprises dans la production intégrée, qui bannit déjà maintenant les pesticides par exemple pour les céréales.
 
Les agriculteurs conventionnels suivent le mouvement et achètent nombre de ces produits biologiques, sur lesquels même les chercheurs de groupes comme Syngenta et BASF se sont entretemps mis à travailler.
 
"L'agriculture biologique et la production intégrée ont rendu l'agriculture conventionnelle plus écologique", souligne M. Forrer.
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