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L'ex-cadre de la natation suisse accusé d'actes pédophiles graves admet mais minimise

Un ancien président de club et ex-entraîneur de l'équipe nationale de natation comparaît ce lundi devant la Cour d'assises de Lugano pour des accusation d'actes pédophiles graves. L'accusé a admis les faits mais les minimise.

05 août 2013, 17:56
Les auteurs d'actes sexuels sur des enfants de moins de 12 ans seront poursuivis toute leur vie. Suivant le National, le Conseil des Etats a adopté mardi par 35 voix contre 2 ce projet concrétisant l'initiative sur l'imprescriptibilité de la Marche Blanche.

Un ex-cadre de la natation suisse comparaît depuis lundi devant la Cour d'assises de Lugano (TI). Ce Tessinois aujourd'hui âgé de 71 ans est accusé de près de 400 délits sexuels commis entre 1998 et 2007 sur plus d'une quinzaine de mineurs. Il admet les faits mais les minimise.

Ex-président du club de Bellinzone et ancien entraîneur de l'équipe suisse de natation dont il avait conduit la délégation aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000, Flavio Bomio a commis ses actes lors de séances d'entraînements, de camps, de sorties ou de compétitions en Suisse et à l'étranger, la plupart à Bellinzone.

Depuis son arrestation, fin 2011, à la suite de sa dénonciation, plusieurs années après les faits, par deux de ses ex-poulains, il est suspendu par les fédérations nationale et internationale de natation.

Selon l'acte d'accusation, le Ministère public tessinois le renvoie pour contrainte sexuelle, actes d'ordre sexuel commis sur des personnes incapables de discernement ou de résistance ainsi qu'abus sexuels sur des enfants. Ses victimes étaient âgées de moins de 16 ans.

Massages intimes

Avec certaines d'entre elles, les relations se sont étendues sur plusieurs années. Dans d'autres cas, il s'est agi d'attouchements spontanés des parties intimes, lors de massages par exemple.

Et comme le précise encore l'acte d'accusation, Flavio Bomio misait sur les étroits contacts qu'il entretenait avec ses protégés pendant les entraînements. Le Ministère public est convaincu que l'ex-éducateur profitait consciemment de son autorité, de sa réputation, de son influence et de l'attachement des enfants au club.

Lors des débats, le prévenu a reconnu les faits, sans en admettre vraiment la gravité. Il conteste en particulier avoir exercé la moindre pression sur ses victimes.

Peur "entre amis"

"Ils étaient mes amis. Nous avons toujours entretenu d'étroites relations de confiance", s'est défendu l'accusé. Les actes sexuels n'étaient ainsi devenus que "la continuation" de cette amitié. Le Tessinois conteste avoir exercé toute menace ou toute violence envers les enfants et adolescents dont il avait la charge.

A la question des juges de la Cour d'assises de Lugano de savoir s'il ne lui est jamais venu à l'idée, même a posteriori, que les jeunes aient accepté ses agressions uniquement en raison de sa position dominante et de sa réputation, l'accusé a répondu "non".

Pour le convaincre du contraire, le président du tribunal a lu des déclarations de certaines victimes. Leur entraîneur leur faisait peur, ressort-il de plusieurs procès-verbaux d'auditions.

Elles n'ont osé raconter à personne les abus dont elles étaient victimes. Pour elles, M. Bomio jouissait d'une grande estime auprès de leurs parents. Il avait pris une influence sur toute leur vie et apparaissait comme un ami.

"Victime de la nature"

Aujourd'hui, l'accusé se prétend être lui-même une "victime de la nature". Ces abus sont devenus pour lui comme une malédiction, a-t-il déclaré à l'entame des débats. Flavio Bomio "n'attend désormais plus que la mort". L'ensemble de cette affaire lui a "pris son passé et son avenir". On ne conservera de sa personne et de sa vie que ces faits-là, a-t-il ajouté.

On ignore combien de temps va durer le procès, agendé sur plusieurs jours, ainsi que la date du jugement. Les débats se déroulent dans un huis clos partiel, à savoir que le public n'y a pas accès, mais que les médias y sont tolérés.

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