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L'ex-conseiller fédéral, Alphons Egli, était membre d'une armée secrète

Décédé en août passé, un avis mortuaire a révélé l'appartenance de l'ex-conseiller fédéral à une armée secrète durant le Guerre froide.

10 sept. 2016, 14:48
Sous le pseudonyme "Blasius", Alphons Egli évaluait et développait la nouvelle conception de la résistance en cas d'urgence.

L'ancien conseiller fédéral Alphons Egli, décédé en août, a servi durant la Guerre froide dans la structure qui a précédé l'armée secrète P-26. Sous le pseudonyme "Blasius", il évaluait et développait la nouvelle conception de la résistance en cas d'urgence.

C'est ce que révèle un avis mortuaire de l'ancienne organisation des cadres pour la résistance en territoire occupé et de la Société d'histoire militaire du canton de Zurich. Il a été publié samedi dans la Neue Luzerner Zeitung.

La fille de M. Egli, Franziska Peyer-Egli, a confirmé à l'ats que son père s'était engagé dans une organisation secrète de cadres. On n'en parlait toutefois pas à la maison.

L'activité du PDC Alphons Egli dans une organisation secrète de résistance était supposée. L'ancien cadre militaire vaudois Alfred Segessenmann l'avait en effet mentionné l'année dernière, dans le journal Bote der Urschweiz, comme un membre de la P-26.

Entré en 1971

Selon l'avis mortuaire, M. Egli était entré le 1er janvier 1971 en tant que major dans UNA, l'organisation qui avait précédé la P-26. A cette époque, l'avocat siégeait au Grand Conseil lucernois. M. Egli reçut le pseudonyme "Blasius" ainsi qu'une formation de base en matière de service de renseignement. Plus tard, il avait été promu lieutenant-colonel.

En collaboration avec l'ancien conseiller aux Etats uranais PDC Franz Muheim (1923-2009), Alphons Egli avait évalué, sous l'angle juridique et politique, la nouvelle conception des préparatifs d'alors en vue d'une résistance. Ce faisant, il a apporté une contribution déterminante au développement de l'organisation entre les années 1976 et 1990, écrit l'association dans son faire-part.

Heinrich Eichenberger, membre de cette ancienne association de cadres interrogé par l'ats, a expliqué que M. Egli ne s'est pas engagé directement pour la P-26. Deux ans après son élection au Conseil des Etats, survenue en 1975, il a quitté la structure secrète. C'est ensuite que la P-26 a été mise sur pied. M. Egli, qui a siégé quatre ans au Conseil fédéral entre 1983 et 1986, a été libéré de ses obligations militaires fin 1989.

P-26 révélé après l'affaire des fiches

Le "Projet 26" a été élaboré en 1979, en pleine Guerre froide, par une organisation secrète de cadres. Il devait servir à mettre en place une résistance en cas d'occupation de la Suisse. Le chef n'était connu que d'un petit cercle de personnes.

La P-26 a été financée par diverses sources, toutes provenant de différentes rubriques du DMF (Département militaire fédéral) de l'époque. Lors de sa dissolution en 1990, la P-26 comptait 400 membres et détenait des armes. L'existence de cette armée secrète avait été révélée dans le sillage de l'affaire des fiches.

Les dossiers concernant la P-26 resteront classifiés "secret" jusqu'en 2040. En 2010, le Conseil fédéral avait rappelé le délai de protection de 50 ans pour la divulgation des actes officiels.

 
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