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L’hôtellerie suisse ne craint pas le Brexit, au contraire

Grâce notamment à des «accords bilatéraux anticipés, qui garantiront par exemple la libre circulation des Britanniques immédiatement après le Brexit», la Suisse s’attend à une hausse des nuitées en 2019.

26 mars 2019, 14:25
Après l'Allemagne et les Etats-Unis, la Grande-Bretagne fournit le troisième contingent le plus important de touristes étrangers en Suisse.

Le Brexit n’inquiète pas les milieux touristiques suisses, au contraire: la clientèle britannique, fidèle et volontiers prodigue, devrait continuer à affluer dans les Alpes helvétiques, grâce notamment au fait que la Suisse a pris les devants politiquement avec le Royaume-Uni.

«J’entrevois un impact plutôt positif lié en Brexit», a déclaré à AWP l’ambassadeur Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse. «Nous avons un coup d’avance (par rapport à l’Union européenne) car nous avons conclu avec la Grande-Bretagne des accords bilatéraux anticipés, qui garantiront par exemple la libre circulation des personnes (britanniques) immédiatement après le Brexit.»

Suisse Tourisme est du même avis et s’attend à une hausse de 1,5% des nuitées de voyageurs britanniques sur 2019, après le gain de 2,3% enregistré en 2018. 

La présence des Anglais est à la fois précieuse et appréciée des milieux concernés. Après l’Allemagne et les Etats-Unis, la Grande-Bretagne fournit le troisième contingent le plus important de touristes étrangers en Suisse, avec 720’000 visiteurs hôteliers pour un total de 1,65 millions de nuitées en 2018. C’est un quart de plus que la France, par exemple, pourtant voisine.

Les Britanniques, de surcroît, sont les visiteurs européens dépensant le plus, avec 210 francs en moyenne par jour et par personne.

Importants pour le Valais

«Les Britanniques sont très présents dans des stations comme Verbier, Zermatt, Saas-Fee ou Crans-Montana", observe Damian Constantin, directeur de Valais/Wallis Promotion. La forte connexion de l’aéroport de Genève avec le Royaume-Uni (via notamment la forte implantation d’EasyJet à Cointrin) favorise cet afflux, mais l’aéroport de Sion enregistre aussi des arrivées directes et ambitionne de développer ses relations outre-Manche, malgré les contraintes techniques qui restent à surmonter.

Les Anglais sont plus que tout friands de sports d’hiver: deux sur trois vont en Valais pour le ski, contre une moyenne d’un sur deux pour les touristes d’autres pays. Plus généralement, la réputation de la Suisse «s’avère légèrement meilleure en Grande-Bretagne que dans des pays comme l’Allemagne, la France ou l’Italie», constate Présence Suisse.

Le niveau de la livre pas si décisif

Les Cassandre ayant prévu une chute des nuitées après le vote sur le Brexit en juin 2016 n’ont pas vraiment eu raison. Dans un premier temps, «la fréquentation des touristes anglais a baissé, mais la chute a vite été absorbée», constate Véronique Kanel, porte-parole de Suisse Tourisme.

Le recul de la livre sterling consécutif au vote a eu un impact négatif initial, mais comme les tour-opérateurs avaient constitué des réserves de changes, les affaires ont rapidement repris. Il ne devrait pas en aller différemment cette année, une fois le Brexit confirmé (le cas échéant).

La Suisse est prisée des Britanniques pour ses Alpes mais aussi comme destination d’affaires, en particulier Genève et Bâle. Historiquement, les deux pays ont des liens étroits: les Anglais ont été les premiers à développer le tourisme en Suisse, avec l’afflux au XIXe siècle des visiteurs britanniques, à l’origine du Club alpin suisse (CAS). Et c’est le voyagiste britannique Thomas Cook qui organisa les premiers voyages à forfait en Suisse, dès 1858.

La seule crainte potentielle évoquée pour les années à venir serait liée à un scénario d’effondrement global de l’économie britannique dans la foulée du Brexit. Mais l’hypothèse est loin d’être privilégiée par les acteurs suisses du tourisme.

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