Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'opposition syrienne menace de quitter les discussions de Genève

Les principaux opposant syriens, le groupe du Haut comité des négociations, ont annoncé qu'ils se retireraient des discussions si les violations du régime de Damas persistaient.

30 janv. 2016, 21:40
L'émissaire de l'ONU pour les négociations de paix en Syrie Staffan de Mistura parle à la presse après la ronde de négociation entre le gouvernement syrien et l'opposition.

Le principal groupe d'opposants syriens a lancé un vibrant appel à sauver son pays en arrivant samedi soir à Genève pour des pourparlers. Il a cependant immédiatement menacé de se retirer si le régime de Damas continuait de commettre des "crimes".

Alors que l'urgence humanitaire grandit chaque jour un peu plus en Syrie, une délégation du Haut comité des négociations (HCN), une coalition d'opposants politiques et de combattants formée en décembre, est arrivée en fin d'après-midi à Genève de Ryad, après avoir hésité pendant quatre jours à participer aux discussions.

Initialement, le HCN avait conditionné sa participation à plusieurs revendications humanitaires: levée des sièges, arrêt des bombardements, libération de prisonniers, etc.

Sous la pression internationale, notamment des Etats-Unis, il s'est finalement décidé à dépêcher des émissaires après avoir obtenu de vagues "garanties" qui ne se sont pas accompagnées d'amélioration tangible sur le terrain. Samedi soir, son coordinateur Riad Hijab a donc souligné que le HCN ne renonçait pas à ses demandes.

"Si le régime persiste à commettre ses crimes, alors la présence de la délégation du HCN à Genève ne sera plus justifiée", a-t-il écrit dans un communiqué. Le HCN retirera "son équipe de négociateurs si l'ONU et les puissances mondiales sont incapables d'arrêter ces violations", a-t-il ajouté.

Sur le terrain

Depuis mars 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 260'000 morts et jeté des millions de personnes sur les routes. Et chaque jour, le bilan s'alourdit.

Samedi, MSF a annoncé que 46 personnes étaient mortes de faim depuis le 1er décembre à Madaya, près de Damas, où 40'000 personnes sont assiégées par le régime. Outre cette ville-symbole, 13 autres villes sont assiégées par le régime, les rebelles ou les djihadistes de l'Etat islamique (EI), selon l'ONU.

Les civils souffrent également des bombardements de l'armée loyaliste mais aussi de son allié russe qui, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a tué près de 1400 civils depuis le lancement de ses frappes aériennes en septembre. Selon cette même ONG, au moins dix civils ont encore péri samedi dans des frappes, probablement russes, dans la province de Deir Ezzor (est).

Discussions indirectes

Le processus de Genève a été lancé vendredi soir lors d'une "réunion préparatoire" entre l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura et des représentants du régime du président Bachar al-Assad.

Les négociations sont prévues pour durer six mois et doivent se dérouler de manière indirecte, c'est-à-dire que les différentes délégations seront dans des pièces distinctes et que des émissaires feront la navette.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias