Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'UDC dit non à l'initiative Ecopop visant à limiter l'immigration

Les délégués de l'UDC ont assez nettement rejeté ce samedi l'initiative Ecopop visant à limiter l'immigration. Les agrariens redoutent que ce texte menace leur propre initiative "contre l'immigration de masse."

23 août 2014, 14:55
Pour l'UDC de Toni Brunner, si les intentions de l'initiative Ecopop sont bonnes, il s'agit d'abord de mettre en pratique sa propre initiative.

L'UDC rejette l'initiative Ecopop. Par 298 voix contre 80, les délégués du parti ont appelé samedi à voter "non" le 30 novembre au texte exigeant que l'immigration ne fasse pas augmenter de plus de 0,2% par an la population résidente permanente. Si elle en approuve le but, la formation de droite conservatrice en désapprouve la méthode.

L'assemblée réunie à Unterägeri (ZG) a suivi l'avis de la direction du parti. Selon le conseiller national zougois Thomas Aeschi, l'arrivée de requérants d'asile absorberait déjà en bonne partie la limitation rigide. Ecopop serait donc une "attaque frontale" contre l'économie suisse, car elle empêcherait les entreprises - PME en tête - de recruter de la main-d'oeuvre spécialisée dans l'UE ou dans des Etats tiers.

Ne pas menacer le texte de l'UDC

Adrian Amstutz a, lui, rappelé que l'initiative de l'UDC contre "l'immigration de masse" a été approuvée le 9 février. "Nous avons un projet concret de mise en oeuvre", a souligné le chef du groupe parlementaire de l'UDC aux Chambres fédérales. "Il ne faut pas donner à la Berne fédérale l'opportunité (en cas de "oui" à Ecopop) de renvoyer les deux initiatives dos à dos."

Pas question non plus d'affecter au moins 10% des fonds destinés à l'aide internationale au développement pour soutenir des mesures facultatives de planning familial, comme le demande l'initiative. Pour Thomas Aeschi, vouloir contrôler la croissance démographique globale en tant que petit pays est illusoire, prétentieux et une atteinte à la neutralité de la Suisse.

"Distribuer des capotes en Allemagne"

"On ne va pas distribuer des capotes et la pilule en Afrique. Il faudrait plutôt les distribuer en Allemagne, si nous voulons lutter efficacement contre l'immigration de masse", a ironisé le conseiller national st-gallois Roland Büchel.

D'autres opposants à Ecopop ont évoqué une initiative "néocolonialiste" et "nocive pour l'économie". L'objectif du parti doit être de faire appliquer rapidement son texte. Le groupe parlementaire avait lui aussi largement rejeté l'initiative Ecopop par 49 voix contre 3 et 5 abstentions.

Malgré son "efficacité"

Parmi les partisans d'Ecopop au sein du parti, le président de la section de Würenlos (AG), Thomas Zollinger, a rappelé en vain que les conseillers nationaux de l'UDC avaient approuvé en 2011 à la quasi-unanimité une motion de Walter Wobmann (UDC/SO) reprenant les exigences d'Ecopop. Il a en outre souligné l'"efficacité" des mesures prévues par l'initiative. Sans succès.

Le délégué valaisan Jean-Luc Addor lui aussi échoué dans sa tentative de convaincre ses camarades. Selon lui, un "oui" à Ecopop aurait permis au parti de "garder le leadership contre l'immigration de masse" en offrant une mise en oeuvre efficace de son objectif: "Je ne suis pas raciste et je n'ai pas de Birkenstock, mais je suis pour Ecopop, parce que je suis contre l'immigration de masse."

Votre publicité ici avec IMPACT_medias