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La Banque nationale soutient son président

La Banque nationale suisse (BNS) apporte son soutien à Philipp Hildebrand.

04 janv. 2012, 19:00
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Malgré les graves accusations qui s'accumulent dans la presse, la Banque nationale suisse (BNS) soutient son président Philipp Hildebrand, qui s'exprimera jeudi. Du côté des partis politiques, UDC et PS veulent plus de transparence, le PLR se montre critique alors que le PDC relève le rôle malsain de l'UDC.

Dans un communiqué publié mercredi, la BNS a affirmé que les dernières informations publiées sur les transactions de la famille sont partiellement incorrectes. Elles ne contiennent aucun élément dont les organes de contrôle n'auraient pas eu connaissance. Une seule transaction s'avère toutefois "délicate". Philipp Hildebrand, pour sa part, informera les médias jeudi après-midi.

Après plusieurs jours de mutisme, la BNS a également rendu publics mercredi son règlement interne sur les transactions pour compte propre par les membres du directoire élargi ainsi que le rapport d'audit. Dans la matinée, la "Weltwoche" avait rapporté que plusieurs transactions de devises auraient été réalisées depuis un compte appartenant à Philipp Hildebrand, et non à sa femme.

A la demande du Conseil de banque, le cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers (PwC) avait examiné en décembre les transactions de la famille, après les rumeurs sur un enrichissement illégal en lien avec l'introduction du taux plancher du franc.

Un demi-million de dollars

La transaction "délicate" concerne l'achat d'un demi-million de dollars américains le 15 août 2011. Deux jours plus tard, la BNS augmentait les liquidités sur le marché du franc, ce qui a bénéficié à l'investissement. La raison de cette transaction serait la volonté de Kaysha Hildebrand de posséder de l'argent liquide à hauteur 50% en dollars américains, sa galerie d'art réalisant de nombreuses affaires dans cette monnaie.

D'après le rapport du cabinet PwC, Philipp Hildebrand n'avait pas connaissance des actions de sa femme. Il les a déclarées a posteriori aux instances de contrôle de la BNS. Selon ces dernières, elles étaient "absolument conformes aux exigences réglementaires".

Avant même le déballage médiatique, Philipp Hildebrand avait déjà indiqué à son conseiller bancaire de la Banque Sarasin qu'une commande de devises ne pouvait être effectuée que sur son ordre ou avec son accord.

Achat d'un bien foncier

En octobre, le président de la BNS a échangé un demi-million de dollars américains en francs suisses. Grâce au taux plancher du franc fixé en septembre, il a réalisé un gain par rapport à la transaction d'août. Le cabinet PwC explique cette dernière par l'achat d'un bien foncier par Philipp Hildebrand.

Selon l'enquête du Contrôle fédéral des finances, rendue publique dans le détail mercredi par le Conseil fédéral, la famille Hildebrand a effectué sept transactions pour un montant total de 2 millions de francs. Le gouvernement confirme en outre sa confiance au président de la BNS.

Mardi soir, un employé du service informatique de la Banque bâloise Sarasin a avoué avoir remis à un tiers des document liés à des transactions effectuées par la famille Hildebrand. Ces documents ont ensuite été transmis à un avocat proche de l'UDC.

Transparence exigée

Du côté des partis politiques, l'UDC et le PS exigent de la transparence. Après la succession de rumeurs, il appartient à la BNS, à son président, mais aussi à Christoph Blocher de faire la lumière sur cette affaire et de répondre aux questions ouvertes, estime Andreas Käsermann, porte-parole du PS.

Les dernières révélations sur M. Hildebrand sont graves, a estimé pour sa part Silvia Bär, secrétaire générale adjointe de l'UDC. Lorsque le plus haut gardien de la monnaie de la nation spécule grâce à ses connaissances d'"insider", ça n'est pas légal.

"Ca sent mauvais"

Le problème n'est pas de savoir si ces opérations sont légales ou pas, mais qu'elles mettent en doute la crédibilité de la politique, a déclaré Fulvio Pelli. Et le président du PLR de trouver surprenant qu'un maillon important de la politique financière de la Confédération fasse de telles opérations.

Du côté du centre-droit, Christophe Darbellay relève que l'UDC et Christoph Blocher qui ont défendu mordicus le secret bancaire sont en train de mettre sur la place publique les comptes de M. Hildebrand. "Tout cela sent mauvais", a déclaré à la RSR le président du PDC, qui évoque une opération de déstabilisation.

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