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La banque Sarasin porte plainte contre son ex-collaborateur

L'"affaire Hildebrand" a connu un nouveau tournant vendredi.

06 janv. 2012, 17:45
Quant au rôle de Christoph Blocher dans l'affaire, il reste flou.

Si la majorité des commentateurs s'accordent pour ne pas réclamer la démission du président de la Banque nationale suisse, les questions s'accumulent à propos du vol de données bancaires. La banque Sarasin a notamment indiqué que sa plainte visait également des tiers.

L'informaticien qui a dérobé les données bancaires de Philipp Hildebrand n'est donc pas le seul dans le collimateur. Quant au rôle de Christoph Blocher dans l'affaire, il reste flou.

La banque privée a indiqué vendredi dans un communiqué que la plainte qu'elle a déposée jeudi est dirigée également "contre des personnes qui auraient poussé l'employé à violer le secret bancaire et détenu des informations confidentielles ou qui les auraient utilisées à des fins personnelles ou pour le compte d'autres individus".

Les choses pourraient ainsi se compliquer pour le député au Grand Conseil thurgovien Hermann Lei, à qui les données bancaires volées ont été remises. Ce n'est pas l'avis de M. Lei, qui s'est empressé d'indiquer par le biais de son avocat Valentin Landmann, ne pas avoir enfreint la loi.

Pas de préventive

L'informaticien, qui a été licencié par Sarasin mardi, ne sera pas placé en détention provisoire, a indiqué le ministère public zurichois. Par ailleurs, rien ne semble indiquer pour l'heure que d'autres employés aient enfreint les règles de l'établissement, selon la banque.

Celle-ci se réserve en outre le droit d'engager d'autres poursuites judiciaires. Elle envisage notamment de réclamer des dommages et intérêts dans une plainte civile.

Une plainte contre la "Weltwoche" pourrait aussi être déposée auprès du Conseil suisse de la Presse, suite à un article "contenant des informations erronées". La "Weltwoche" a reproché jeudi à M. Hildebrand d'avoir conduit certaines transactions lui-même.

Rôle de Christoph Blocher

La question de savoir si Christoph Blocher est entré en contact avec les informations bancaires reste en suspens, devant les versions contradictoires données par le stratège de l'UDC et le porte-parole du Conseil fédéral André Simonazzi.

Christoph Blocher avait d'abord affirmé sur la chaîne de télévision privée "TeleZüri": "Je n'ai aucun documents de la banque ou d'un compte en banque".

André Simonazzi l'a contredit en déclarant que "Monsieur Blocher a montré un document à la présidente Micheline-Calmy-Rey." C'était "une copie de mauvaise qualité", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait d'un extrait d'un document bancaire d'une banque non identifiée au nom de Philipp Hildebrand.

Christoph Blocher n'en démord pas et accuse le président d'être "un spéculateur". Lors d'une conférence de presse vendredi, le vice-président de l'UDC a déclaré que le président de la BNS n'était plus digne d'être soutenu. "Il doit démissionner", a-t-il ajouté.

Face aux journalistes, Christoph Blocher a refusé de dire comment il avait été informé exactement sur ces transactions. "Lors de mes trois rencontres avec l'autorité de contrôle, je n'ai ni présenté ni transmis des documents originaux car je n'en détenais pas", a-t-il affirmé.

Intérêt de la presse

L'affaire a trouvé un fort écho dans la presse suisse et étrangère. La première semble avoir été plutôt convaincue de la sincérité des explications du président de la BNS au sujet des achats de devises de son épouse.

Les éditorialistes pensent que la maladresse du président de la BNS ne doit pas impliquer sa démission. Plusieurs journaux plaident pour un durcissement du code de conduite de la Banque nationale suisse.

A l'étranger, les journaux se montrent plus durs. Le président de la BNS a "entaché la marque Suisse", titrait le "Wall Street Journal" dans son édition européenne de vendredi et se dit préoccupé pour le secret bancaire suite à la transmission des données du compte de M. Hildebrand.

Pour le quotidien français "Libération", la BNS, "cette institution-clé du pays ressort très ébranlée". Le journal titre "un banquier central suisse pas très franc" et évoque "un des Suisses les plus en vue depuis que le franc fort est devenu l'un des thèmes politiques majeurs du pays".

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