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La Broye, capitale de la culture du tabac en Suisse

En Suisse, sur les quelque 1000 tonnes de tabac produites chaque année, 80% sont issues de La Broye. Rencontre avec Fabrice Bersier, producteur à Vesin (FR).

29 août 2019, 10:18
L'avantage de la Broye pour cette culture vient de son climat relativement doux.

La Broye regroupe l’essentiel de la culture du tabac en Suisse. La région concentre 80% des quelque 1000 tonnes produites chaque année sur sol helvétique.

Les premiers champs de tabac dans la Broye datent du début du XVIIe siècle, explique Fabrice Bersier, producteur à Vesin (FR), interrogé par Keystone-ATS. «Les premières graines ont été cultivées dans la région de Payerne (VD). Ces pionniers ont élaboré une culture qui s’est rapidement développée dans la région», raconte-t-il.

«Notre tabac n’est pas aromatique, il est neutre. C’est un tabac qui s’adapte très bien dans les mélanges», souligne Fabrice Bersier. Keystone

 

L’avantage de la Broye pour cette culture vient de son climat relativement doux. Ses sols sont légers et se réchauffent rapidement, relève M. Bersier.

L’apogée de la culture du tabac a été atteint vers 1950, quand la Suisse comptait alors plus de 6000 planteurs, selon les chiffres de l’organisation faîtière Swiss Tabac. Aujourd’hui, ce sont environ 150 producteurs qui oeuvrent dans la Broye, mais aussi en Ajoie, dans la plaine du Rhône, en Suisse centrale et orientale. A noter qu’aucune exploitation suisse produit exclusivement du tabac.

 

 

Pour Fabrice Bersier, la principale difficulté dans la production du tabac vient du nombre de personnes nécessaires à sa culture. «La manutention est énorme. C’est une culture très gourmande en main-d’oeuvre», reconnaît-il, expliquant que les feuilles doivent être ramassées et traitées les unes après les autres.

Les feuilles doivent être ramassées et traitées les unes après les autres. Keystone

 

Mille tonnes par an

L’agriculteur de Vesin relève que le tabac suisse ne peut pas être comparé à celui cultivé dans l’hémisphère sud, en raison notamment des différences de climat. «Notre tabac n’est pas aromatique, il est neutre. C’est un tabac qui s’adapte très bien dans les mélanges», souligne-t-il.

Répartis sur 450 hectares, les champs suisses de tabac permettent de produire environ 1000 tonnes par année. Cette production est acheminée à la société coopérative pour l’achat du tabac indigène (SOTA) qui la distribue ensuite aux différentes multinationales du secteur.

La production locale reste toutefois très marginale pour ces géants du tabac basés sur sol helvétique, que cela soit Philip Morris, British American Tobacco ou Japan Tobacco. «La production suisse représente moins de 4% des besoins de l’industrie implantée en Suisse», note Fabrice Bersier.

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