Pierre-André Sieber
Sur un chemin de campagne de Boussens, dans le Gros-de-Vaud, un étrange équipage attire l’attention. Fenêtre ouverte, le conducteur d’une fourgonnette roulant à 30 km/h tient dans sa main gauche gantée de cuir un rapace d’un mètre d’envergure. A un moment donné, il lâche l’oiseau, qui file sur ses proies: des corneilles noires qui, depuis le début des semailles de maïs, obligent les paysans bio à recourir aux grands moyens. Non seulement dans le canton de Vaud, mais à peu près partout en Suisse.
Le pays compte 150 000 couples de corneilles noires. Sachant qu’il faut 10 km2 pour 30 couples, ces oiseaux commencent à être à l’étroit. Une étude de la Haute Ecole de Zollikofen (BE) estime à près de 300 000 francs par an les dégâts provoqués sur le maïs dans le canton de Berne.
Profitant de l’élan du véhicule en marche, Gorda, une buse de...