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La campagne pour les Gripen officiellement lancée

Le 18 mai prochain, les citoyens suisses se prononceront pour ou contre l'achat de 22 avions de combat Gripen. Ueli Maurer a officiellement lancé la campagne mardi.

11 févr. 2014, 16:30
Ueli Maurer se dit sûr de pouvoir gagner cette votation.

La campagne concernant l'achat de 22 avions de combat Gripen pour 3,126 milliards de francs entre dans sa phase décisive. Le ministre de la défense Ueli Maurer l'a lancée mardi en désamorçant une bombe: le constructeur Saab se tiendra en retrait et ne versera plus un centime d'ici la votation du 18 mai.

La polémique a éclaté à la mi-janvier. Saab a tenu un stand d'information, affiche vantant le Gripen à l'appui, dans le cadre des courses de ski du Lauberhorn. Depuis, un accord a été passé avec l'avionneur, a annoncé le conseiller fédéral devant la presse.

Saab ne participera pas à la campagne, ni ne versera d'argent. Il ne soutiendra pas les pro-Gripen qui ont rendu les 200'000 francs versés par l'entreprise suédoise. L'avionneur a précisé qu'il se concentrerait désormais sur la réponse aux questions, la mise à disposition de faits et d'informations et la promotion de la coopération industrielle.

Serré mais pas trop

Pour Ueli Maurer, il s'agit d'éviter tout scandale. Pour l'instant, le ministre de la défense se dit sûr de pouvoir l'emporter. Le résultat sera serré mais pas autant que celui sur l'immigration dimanche, a-t-il prédit.

Pour faire valoir ses arguments, le conseiller fédéral, pin's du Gripen au revers du col et maquette de l'avion sur son pupitre, était flanqué du pilote Martin Hess qui a pu tester l'avion en Suède. Celui-ci a vanté les capacités de l'appareil ainsi que la coopération avec Stockholm.

L'achat de nouveaux avions, prévus pour être utilisés jusqu'en 2050, est incontournable, selon Ueli Maurer. N'appartenant à aucune alliance militaire, la Suisse doit compter sur ses propres moyens pour assurer sa sécurité. Sa prospérité en dépend.

Plus question de faire avec les 54 Tiger vieux de plus de 30 ans. Si on ne les remplace pas dans les plus brefs délais, la Suisse n'aura, dès la mi-2016, plus que 32 avions de combat à disposition. Plus possible dès lors de faire face à des situations extraordinaires, a averti le ministre de la défense.

Patrouille Suisse

Et personne ne peut dire que ces 35 prochaines années seront sûres à 100%, selon lui. La surveillance de l'espace aérien 24 heures sur 24, 365 jours par an, ne serait pas non plus garantie. Pis: sans Gripen, plus de Patrouille Suisse.

En protégeant son espace aérien, la Suisse participe en outre solidairement à la sécurité du continent, a affirmé le conseiller fédéral. Et de douter que Berne délègue cette mission à un autre pays: on y perdrait en savoir faire et en souveraineté et l'opération coûterait plus cher.

L'achat de 22 avions n'est pas surdimensionné, selon Ueli Maurer. Avec une flotte totale d'une cinquantaine d'avions - "un minimum" pour éviter une crise -, on est loin des 400 aéronefs nécessaires en période de Guerre froide.

Bon choix

Le Gripen E est en outre un "bon choix". D'autres pays, comme le Brésil, se sont d'ailleurs tournés vers cet avion, "toujours développé pour assurer la défense d'un pays" alors que ses concurrents sont produits pour des armées intervenant hors de leurs frontières. Pour Ueli Maurer, la Suède est un partenaire solide.

L'avion choisi "ne répond pas seulement aux exigences militaires mais représente aussi la solution la plus avantageuse en termes d’acquisition et d’entretien". Le conseiller fédéral s'est empressé de contrer les arguments des opposants à l'achat: la facture n'explosera pas à dix milliards en tenant compte des frais de développement et d'entretien mais à six milliards, répartis sur 35 ans.

Enfin, le ministre de la défense a rappelé les 2,5 milliards de francs d'affaires compensatoires promis à la Suisse, un plus pour l'emploi. Et de répéter que la Suisse romande recevra sa part de 30%. Cela se fera toutefois plutôt via des affaires indirectes, l'industrie suisse concernée (RUAG et Pilatus) étant sise outre-Sarine.

Pas trop cher

La votation du 18 juin ne portera pas sur l'achat lui-même. Seul le mécanisme de financement peut être contesté devant le peuple. Cette loi institue un fonds qui sera alimenté via une ponction moyenne de 300 millions de francs chaque année et pendant dix ans dans le budget de l'armée.

Ces 300 millions ne représentent que 0,5% des dépenses annuelles de la Confédération, a tenu à souligner Ueli Maurer. Interrogé sur un plan B en cas de "non", le ministre de la défense a évoqué le recours à un renforcement de la défense sol-air ou à la location d'avions. "Mais il y aura de toute façon une lacune" dans la protection de l'espace aérien.

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