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La centrale thermique de Chavalon pourrait entrer en fonction en 2018

La Centrale thermique de Vouvry pourrait être prête en 2018, selon Alexis Fries, directeur général d'EOS Holding.

20 avr. 2012, 15:26
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La Centrale thermique de Vouvry (CTV), sur le site de l'ancienne centrale au fioul de Chavalon (VS), pourrait être prête en 2018, a indiqué à l'ats le directeur général d'EOS Holding Alexis Fries. C'est pour l'heure le projet le plus avancé de centrale à gaz en Suisse.

Revenant sur les propos de la ministre de l'énergie Doris Leuthard, selon laquelle une centrale à gaz est nécessaire d'ici 2020, et peut-être quatre à six d'ici 2050, M. Fries résume la situation: les centrales nucléaires actuelles ont une puissance totale de 2,5 gigawatts, une centrale à gaz de 400 mégawatts. Il en faut donc six pour compenser l'abandon du parc nucléaire.

A son avis, "la réalité se situera entre une et cinq centrales à gaz" en fonction de l'avancement des projets d'énergies renouvelables et d'assainissements énergétiques. Pour M. Fries, on ne coupera pas dans un premier temps à une hausse de la consommation d'électricité, du fait de l'augmentation des voitures hybrides et des pompes à chaleur, ainsi que du nombre d'habitants.

Les prix aussi "vont bien finir par augmenter", souligne le spécialiste, car plus il y a de consommateurs, plus les prix augmentent. Une hausse qui selon lui "ouvrira la porte à des alternatives aujourd'hui non rentables".

"A l'ombre du nucléaire"

La centrale à gaz de Chavalon, elle, est en développement depuis 2007 - "à l'ombre du nucléaire", comme le souligne M. Fries -, donc bien avant Fukushima. Son gros avantage est le site déjà existant, avec un oléoduc qui sera remplacé par un gazoduc et une ligne à haute tension. L'ancienne centrale au fioul, désaffectée depuis 1999, sera détruite, à l'exception notable de ses tours de refroidissement qui surplombent l'embouchure du Rhône.

Le permis de construire une nouvelle installation a été accordé par la commune de Vouvry en 2009. Il fait l'objet de différents recours, notamment de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) en relation avec la compensation des émissions de CO2.

Car c'est là que se situe "le grand problème". La nouvelle loi sur le CO2 qui entrera en vigueur en 2013 impose une compensation à 100%, dont la moitié en Suisse. Or une centrale à gaz produit de 700'000 à 800'000 tonnes de CO2 par an.

Programme de compensation en Suisse

Alors que d'autres producteurs d'électricité jugent trop cher de compenser les émissions de CO2 en Suisse et réclament de pouvoir le faire à l'étranger, EOS se montre "un petit peu plus flexible", selon son directeur général, et a d'ores et déjà développé un programme de compensation. Il devrait atteindre à terme les deux millions de tonnes par an, indique Alexis Fries.

Ce programme, géré par une fondation, prévoit des mesures indigènes comme la récupération de chaleur des eaux sortant des stations d'épuration ou des économies d'énergie dans les bâtiments locatifs. "Mais il faut un certain temps pour tout mettre en place", souligne M. Fries, soit une dizaine d'années pour arriver à un million de tonnes.

CTV est à 95% en mains d'EOS Holding et à 5% de Romande Energie. Selon la dernière analyse effectuée en 2010, le projet de Chavalon est rentable, pour un investissement de plus d'une demi-milliard de francs. Mais sur un marché de l'électricité en évolution rapide, EOS réévalue la situation régulièrement.

Oppositions de principe

Grosso modo, la mise en service d'une centrale à gaz nécessite entre dix et quinze ans, trois ans de construction et cinq à dix ans de procédures au préalable. EOS doit aussi faire face aux oppositions de principe des milieux écologistes, avec lesquels "on ne peut pas discuter". "On ira au Tribunal fédéral", note à ce propos Alexis Fries.

Le Groupe E a également son propre projet à Cornaux (NE). Soit une centrale à gaz à cycle combiné de 400 mégawatts qui pourrait être opérationnelle d'ici 2020. De leur côté, Axpo, Alpiq et les Forces motrices bernoises (FMB) ne se disent pas intéressés par la construction d'une centrale à gaz compte tenu de l'obligation de compenser les émissions de CO2 pour moitié en Suisse.

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