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La Franche-Comté forme des horlogers pour la Suisse

Les pouvoirs publics de France voisine tentent de former des chômeurs aux métiers de l'horlogerie afin de profiter eux aussi de la santé et de l'essor de l'industrie horlogère dans l'Arc jurassien.

07 oct. 2012, 11:54
Departement Haute Horlogerie chez Parmigiani

Fleurier le 16 aout 2007
photo R Leuenberger

Dans le nord de la Franche-Comté, les pouvoirs publics se mobilisent pour former les demandeurs d'emploi aux besoins de l'industrie horlogère de la Suisse toute proche. Ils misent sur la création de milliers d'emplois par le secteur d'ici 2016.

Un premier groupe de dix chômeurs a achevé cette semaine à Exincourt, près de Montbéliard (Doubs) une formation de 72 jours, financée par la Région Franche-Comté et Pôle Emploi. L'objectif est qu'ils décrochent un poste d'opérateur dans la nouvelle usine que le groupe Swatch doit implanter d'ici le printemps prochain à Boncourt (JU) à deux kilomètres de la frontière française et moins de 20 kilomètres de Montbéliard.
 
D'ici cinq ans, 30 à 40 ouvriers par an pourraient bénéficier de cette formation dispensée par l'AFPI, un organisme géré par le patronat des industries métallurgiques, précise Régis Naveau, responsable commercial à l'AFPI.
 
Le nord Franche-Comté, berceau de l'industrie automobile, souffre d'un taux de chômage de 11%, contre à peine quelque 3% de l'autre côté de la frontière. Dans ces conditions, les perspectives d'embauche en Suisse ne peuvent qu'intéresser les frontaliers. D'autant que la nouvelle usine, qui devrait démarrer avec quelque 200 salariés, en emploiera à terme entre 500 et 700 selon les chiffres annoncés par Swatch.
 
Salaires alléchants et craintes françaises
 
En Franche-Comté, les dix premiers ouvriers formés ont été sélectionnés parmi 280 dossiers. Venus d'horizon très différents, la plupart ne connaissaient pas l'industrie mécanique.
 
Ludovic Feuillet, commercial au chômage, est attiré par un salaire alléchant "d'environ 3.000 euros". "C'est une superbe opportunité, surtout quand on voit le monde du travail en France, où on est sans emploi ou mal payé", explique-t-il. Mais la différence de salaire, environ 40%, fait craindre aux patrons horlogers français une fuite des compétences.
 
Pour Bruno Lafon, délégué général de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) de Belfort-Montbéliard, il faut "travailler ensemble pour un développement harmonieux" et "faire de la formation à outrance pour avoir un maximum de personnels formés sur le bassin d'emplois pour fournir Swatch, mais aussi les entreprises françaises".
 
Un comité de pilotage orchestré par l'Agence régionale de développement, réunissant la préfecture, la région, l'UIMM et la Chambre de commerce et d'industrie régionale a été mis sur pied pour suivre l'implantation de Swatch.
 
Outre le lycée horloger de Morteau (Doubs), fleuron de la formation de cette spécialité, un CAP (Certificat français d'aptitude professionnelle) d'horlogerie a été lancé à Delle (Territoire-de-Belfort) et la région travaille à de nouvelles formations de techniciens qualifiés.
 
D'après l'observatoire statistique transfrontalier de l'arc jurassien, plus de 16'000 des 25'000 frontaliers franc-comtois travaillent dans le secteur horloger suisse.
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