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La hausse des primes maladie fait des vagues

A trois jours de la votation sur la caisse publique, l'annonce de la hausse des primes maladie 2015 a fait l'effet d'une bombe.

25 sept. 2014, 17:05
La publication des primes avant leur approbation sera interdite. Exit ainsi les distorsions de la concurrence entre caisses et l'insécurité des assurés.

L'annonce de la hausse de 4% en moyenne des primes maladie 2015 n'a pas manqué de faire réagir, à trois jours de la votation sur la caisse publique. Les cantons dénoncent une augmentation excessive. Les initiants parlent de "choc". Santésuisse juge par contre cette hausse "conforme à ses estimations."

"L'augmentation annoncée est trop élevée", affirme Philippe Perrenoud, président de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de la santé et conseiller d'Etat bernois. "Avec les réserves que les caisses ont constituées (6 milliards à fin 2013, soit 50% de plus que les minima légaux), il aurait été logique que la hausse soit beaucoup plus modérée."

Santésuisse, faîtière des assureurs, fait valoir dans un communiqué que l'Office fédéral de la santé publique n'autorise pas le recours aux réserves supérieures aux minima légaux pour modérer les augmentations de primes. Et de rappeler que "notre système de santé a un coût qui reflète son excellente qualité."

Libéralisation de l'offre hospitalière

Pour les assureurs, c'est le fort volume des prestations ambulatoires fournies par les hôpitaux et les cabinets médicaux qui engendrent une nouvelle hausse des coûts de la santé. Il est dès lors logique que les primes augmentent aussi, selon la faîtière.

Un argument balayé par le Vaudois Pierre-Yves Maillard, conseiller d'Etat en charge du Département de la santé et de l'action sociale (DSAS), pour qui l'augmentation des coûts est essentiellement due "aux apprentis sorciers du libre marché, qui ont voulu libéraliser l'offre hospitalière et l'installation des médecins. On paie la facture maintenant", affirme-t-il.

"On nous prend d'une main ce que l'on nous donne de l'autre avec le remboursement des primes excessives", renchérit le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia, chef du Département de l'emploi, des affaires sociales et de la santé (DEAS). "On va nous rembourser 85 francs de primes chaque année sur trois ans, alors que la facture va augmenter de plus de 200 francs sur l'année 2015", a-t-il précisé.

"Choc" pour les assurés

"Les caisses maladie ne maîtrisent tout simplement plus la hausse des primes", abonde le conseiller national Stéphane Rossini (PS/VS) dans le communiqué des initiants pour la caisse publique.

C'est un "choc pour les assurés", affirment-ils. Et d'appeler les indécis à voter oui à leur projet de caisse publique dimanche, "afin de reprendre le contrôle des coûts."

Pression de l'initiative

Le conseiller d'Etat bernois Philippe Perrenoud pense lui que l'annonce des primes n'aura plus une grande influence sur la votation de dimanche. "J’espère une issue pas trop défavorable pour l’initiative, afin de maintenir la pression pour la mise en place d'instruments de pilotage plus efficaces."

Il reconnaît également que la nouvelle loi sur la surveillance de l'assurance maladie, mise sous toit au Parlement, est "un instrument extrêmement important, même si les possibilités de pilotage des coûts et des primes restent encore trop limitées. Cette loi est passée au Parlement grâce à la pression de l'initiative sur la caisse publique, j’en suis persuadé", estime-t-il encore.

A Lausanne, Pierre-Yves Maillard, lui, ne cache pas sa colère face à la révélation de ces chiffres trois jours avant la votation sur la caisse publique. "Tout a été fait pour que cela n'ait pas d'influence. Toutes les manoeuvres ont été faites pour absolument voter en septembre 2014 avant que chacun ne connaisse sa prime 2015. Il reste trois jours aux gens pour montrer qu'ils ne se laissent pas duper", a-t-il conclu.

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