La burqa ne sera pas interdite dans le canton de Glaris. La Landsgemeinde a nettement rejeté dimanche une proposition d'un citoyen, qui demandait une interdiction de se dissimuler le visage dans l'espace public similaire à celle acceptée au Tessin.
L'assemblée populaire s'est prononcée sur un score d'environ deux contre un. Vu la netteté du résultat, le Landamann (président du gouvernement) Rolf Widmer n'a pas eu besoin de l'aide de ses collègues du gouvernement pour l'entériner.
Le #Landsgemeinde de #Glarus rejette l'interdiction de la burka dans le canton. Vote assez net contre l'interdiction pic.twitter.com/Tl3mthPidY
— Paul Ellibec (@Ellibec) 7 mai 2017
Durant la discussion d'une demi-heure, l'initiant, le politicien UDC Roland Hämmerli, de Bilten, a argumenté uniquement sur la sécurité. "Acceptez ma proposition pour pouvoir vivre et habiter en sécurité dans notre canton", a-t-il lancé dans l'arène. M. Hämmerli a parlé des personnes cagoulées, des fauteurs de trouble et autres hooligans contre lesquels sa proposition est dirigée.
Les opposants ont fait valoir que des prescriptions vestimentaires n'ont pas leur place dans la Constitution. Certains ont aussi accusé des milieux d'extrême droite d'abuser de la Landsgemeinde pour faire entendre leurs revendications. Cette institution est ainsi instrumentalisée pour une politique des symboles.
Das #Burkaverbot wurde abgelehnt.#Landsgemeinde #Glarus #Schweiz #Drmokratie pic.twitter.com/7OU43RZuoz
— Felix Hoesch (@FelixZRH) 7 mai 2017
Attendre une décision fédérale
Le gouvernement et le Parlement recommandaient de rejeter la proposition de loi. Ils veulent attendre de voir quelle sera l'évolution de la question au niveau fédéral. Il est donc préférable d'attendre une éventuelle votation fédérale sur le sujet avant de prendre une décision au niveau cantonal, estiment-ils. La nécessité d'agir est faible dans le canton, a ajouté le directeur de la justice Andrea Bettiga.
Au Tessin, seul canton à avoir légiféré dans ce domaine, la loi "anti-burqa" est entrée en vigueur le 1er juillet 2016. Elle découle d'une initiative populaire acceptée en septembre 2013 par 65% des votants. Les contrevenants encourent une amende d'au moins 100 francs.