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La moitié des employés "trichent", notamment en matière de pauses

Environ la moitié des employés ont tendance à trop rêvasser, à s'octroyer des pauses supplémentaires ou trop longues ou à ne pas fournir assez d'efforts au travail.

28 nov. 2012, 17:17
Certains produits chimiques passeraient au travers des combinaisons selon les travailleurs.

Environ la moitié des employés enfreignent occasionnellement les règles sur leur lieu de travail. Le plus souvent, ils ont tendance à trop rêvasser, à s'octroyer des pauses supplémentaires ou trop longues ou à ne pas fournir assez d'efforts au travail.

C'est ce que révèle le Baromètre des ressources humaines 2012 de l'Université de Zurich et de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), publié mercredi pour la 7e fois. Sur les 1483 personnes interrogées dans les trois régions linguistiques, 60% ont reconnu être parfois improductives au travail parce qu'elles rêvassent.
 
Un quart avouent avoir déjà transmis des informations confidentielles concernant leur entreprise et 13% avoir déjà accumulé une fois du retard dans leur travail pour pouvoir comptabiliser des heures supplémentaires. Parmi les sondés, 4% disent avoir commis une faute grave, et 2% ont falsifié une facture au cours de l'année écoulée afin d'obtenir plus d'argent.
 
La branche ou la taille de l'entreprise n'ont aucune influence sur la fréquences de tels comportements. Ce qui joue en revanche un rôle, c'est la confiance accordée par les employés à leur entreprise, expliquent les auteurs de l'étude. La méfiance favorise les comportements fautifs. La possibilité pour les employés de parler des problèmes ouvertement ou d'avoir à craindre des conséquences est aussi déterminante.
 
Se taire pour avoir la paix
 
Le sondage montre que de nombreux employés ont du mal à faire part à leur employeur du manque de compétence des autres ou à communiquer leurs inquiétudes concernant la politique de l'entreprise, des problèmes de harcèlement ou d'abus. Les questions d'injustices et de salaires sont les plus difficiles à aborder avec les chefs.
 
Souvent, les employés se taisent pour ne pas compromettre la collaboration avec les collègues, ou simplement par résignation, car ils ont l'impression que de mentionner les problèmes ne sert à rien. Ce sont principalement les employés performants et compétitifs sur le marché de l'emploi qui signalent les abus qu'ils rencontrent. Ceux qui se sentent en position faible ont plutôt tendance à se taire.
 
Signe avant-coureur
 
Dans l'ensemble, les employés suisses continuent toutefois à avoir un lien important avec leur entreprise et à être satisfaits de leur travail. Mais le sondage révèle une dynamique qui devrait être prise au sérieux, car elle constitue un "signe avant-coureur": le nombre d'insatisfaits "fixés" a constamment augmenté au fil des années.
 
Ce terme d'insatisfaits "fixés" désigne des employés qui ne sont pas satisfaits mais qui ne sont cependant pas prêts à diminuer leurs exigences et ne savent pas non plus comment ils peuvent améliorer leur situation au travail. Ce groupe ne représente toujours que moins de 10% des employés, mais il faudrait suivre cette tendance d'un oeil critique, recommandent les auteurs.
 
Le professeur Bruno Staffelbach, un des responsables de l'étude à l'Université de Zurich, considère cette insatisfaction comme "dangereuse pour l'entourage".
 
Ces employés sans perspectives ni alternatives deviennent aigris et ils pourraient finalement agir contre leur propre entreprise. "Ils démotivent les autres collaborateurs ou volent leur entreprise".
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