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La nouvelle Union des imams albanophones prône un islam modéré

L'Union des imams albanophones de Suisse entend lutter contre l'extrémisme et prôner un islam modéré.

27 févr. 2012, 10:35
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Le paysage de l'islam helvétique s'enrichit. L'Union des imams albanophones de Suisse (UAIS), récemment créée, entend lutter contre l'extrémisme et prôner un islam modéré. Les albanophones composent près de la moitié des musulmans en Suisse.

"Nous n'avons pas créé notre union en opposition au Conseil central islamique" (CCIS), souligne son président Rehan Neziri, cité lundi par le quotidien "Tribune de Genève". Il considère que le président du CCIS, Nicolas Blancho, ne représente pas les musulmans modérés de Suisse.

Alors que M. Blancho préconise des écoles séparées pour les musulmans, M. Neziri s'y oppose. Ce dernier nuance toutefois.

"Dans les cantons où la loi prévoit un enseignement religieux au sein de l'école, nous serions favorables à un enseignement pour les musulmans. Plus généralement, nous sommes totalement en accord avec le système suisse où Etat et religion sont séparés."

Port du voile

Interrogé sur le port du voile, le président de l'UAIS signale qu'en Suisse comme au Kosovo, la majorité des musulmanes albanophones ne le portent pas. Il précise aussi que "personne ne peut forcer une femme à le porter ou à l'enlever."

Créée le 22 janvier, l'UAIS réunit 30 imams de toutes les régions du pays. Selon son président, cette association politiquement neutre est prête à devenir un interlocuteur pour les autorités lors de débats sur l'islam.

"Nous voulons essayer d'établir un lien de confiance et donner une place centrale au dialogue interreligieux", plaide Rehan Neziri. "Il faut aussi donner une voix à la majorité des musulmans de Suisse qui, je le rapelle, pratiquent un islam modéré." Rehan Neziri est imam à Kreuzlingen (TG).

Combler un vide

L'émergence de cette organisation constitue "un changement symbolique", a récemment écrit Bashkim Iseni dans les colonnes de "24 heures". Pour ce chercheur au Forum suisse pour l'étude des migrations et de la population (SFM) à l'Université de Neuchâtel, l'UAIS pourrait dans ce domaine combler un vide important dans l'opinion publique.

Elle contribuera peut-être à mieux faire connaître la majorité silencieuse des musulmans de Suisse, ceux qui s'expriment pas ou peu dans l'espace public. M. Iseni rappelle que jusqu'ici la voix des communautés musulmanes a été articulée par des porte-parole souvent autoproclamés, sans réelle assise démographique ni légitimité démocratique.

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