Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La Poste prévoit de fermer jusqu'à 600 bureaux d'ici 2020, quelque 1200 collaborateurs concernés

Dans son plan de restructuration exposé mercredi, la Poste prévoit de réduire le nombre d'offices de poste traditionnels de 1400 à 800 ou 900 d'ici à 2020. Quelque 1200 emplois sont sur la sellette. Les syndicats montent au créneau.

26 oct. 2016, 09:36
Il ne devrait rester que 800 à 900 bureaux de poste d'ici 2020.

La Poste veut multiplier ses points d'accès, qui passeront de 3700 à au moins 4000. Mais les offices de poste traditionnels seront réduits de 1400 à 800 ou 900. D'ici 2020, le géant jaune estime que 1200 collaborateurs seront touchés. Les syndicats montent au créneau.

"Comme les clients, qui sont toujours plus flexibles et s'orientent de plus en plus vers le numérique, La Poste doit aussi évoluer en diversifiant ses prestations", a souligné mercredi devant les médias à Berne Susanne Ruoff, directrice générale de l'entreprise. "Il est temps de changer en profondeur pour nous rapprocher des clients."

Au cours des prochaines années, La Poste misera surtout sur le format de l'agence, une filiale chez un partenaire, par exemple un détaillant. A l'inverse des offices de poste, ces bureaux passeront de 800 aujourd'hui à 1200 ou 1300 d'ici 2020. De même, entre 200 et 400 nouveaux points d'accès tels que le service à domicile, les automates My Post 24 et les points de dépôt seront créés.

"Combien de personnes se présentent aux guichets aujourd'hui? La cadence n'est plus la même, tout va plus vite, il faut s'adapter aux besoins", a souligné Mme Ruoff. Depuis l'année 2000, la baisse des volumes a atteint 63% pour les lettres, 42% pour les colis et 37% pour les versements, selon La Poste. Et cette tendance se poursuit.

Un débat sur l'accès

La réaction des syndicats ne s'est pas faite attendre. La Poste veut en réalité déplacer ses services chez des sous-traitants pour faire baisser les salaires, a communiqué syndicom. "C'est la politique du fait accompli", a dit à l'ats Christian Capacoel, chef de la communication, assurant avoir découvert ces chiffres dans la matinée. L'entreprise a pourtant dit avoir informé les syndicats.

M. Capacoel a appelé à créer un front commun à Berne pour soutenir le service public. Le Syndicat Autonome des Postiers (SAP) a dénoncé lui aussi la poursuite du démantèlement des offices de poste. 

Car près de 800'000 habitants n'ont déjà plus accès à un office de poste dans les limites raisonnables fixées par le Conseil fédéral, et d'ici 2020, ce nombre sera plus que doublé, selon le SAP. 

"Nous désignerons les offices de poste qui ne peuvent faire l'objet d'une transformation en agence postale dans les années à venir au vu d'exigences régionales", a précisé M. Baur. La Poste proposera aussi des solutions aux particuliers, notamment aux personnes âgées, par exemple en venant chercher le courrier chez elles. Offrir cela comme alternative aux offices postaux est "grotesque", selon syndicom.

"Licenciements à éviter"

Le géant jaune n'exclut pas les licenciements pour les 1200 employés concernés, qui représentent environ 700 postes à plein temps, s'est en outre insurgé le SAP. "Il est inadmissible que La Poste, qui fait chaque année des centaines de millions de bénéfice, éjecte des collaborateurs loyaux et fidèles."

Les licenciements seront évités partout où cela sera possible, a assuré de son côté Susanne Ruoff, évoquant un "dialogue avec le personnel pour trouver des solutions personnalisées". On compte sur de nombreux départs à la retraite prochainement. Là non plus, La Poste n'a pas donné de précisions sur les collaborateurs concernés.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias