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La route ne profitera pas de la hausse du prix de la vignette, selon le TCS

Un comité dénonce mardi la "vaste tromperie" qu'est la hausse de la vignette autoroutière. Pour rappel, cette question sera soumise au peuple le 24 novembre prochain.

20 août 2013, 13:26
"Il n'existe pas d'argument pertinent pour augmenter le prix de la vignette de 40 à 100 francs", a déclaré le comité.

L'augmentation du prix de la vignette autoroutière est une "vaste tromperie", estime un comité mené par le Touring Club Suisse (TCS) et l'Automobile Club de Suisse (ACS).

"Il n'existe pas d'argument pertinent pour augmenter le prix de 40 à 100 francs", a déclaré mardi devant la presse à Berne Thierry Burkart, président de la commission politique du TCS. Les 100 millions de francs que coûte la reprise de 376 kilomètres de routes cantonales par la Confédération n'apportent aucune plus-value aux automobilistes. Quant aux 200 millions restants, "ils sont déjà prévus pour la construction des contournements de la Chaux-de-Fonds, du Locle et de Näfels (GL)". Il ne reste donc plus d'argent pour supprimer les goulets d'étranglement, augmenter des capacités et réaliser des extensions du réseau routier.

Thierry Burkart a relevé une autre déficience de ce projet "mal réfléchi": Les contournements financés par l'argent de la vignette dans les régions mentionnées ne sont même pas soumis à la vignette après leur reclassement.

Egalité pour le rail et la route

Pour le président central du TCS Peter Goetschi, "il s'agit de donner un signal clair à la Berne fédérale". Selon ses calculs, la Confédération prélève chaque année des impôts, taxes et redevances pour un montant de 9 milliards de francs auprès des usagers de la route. Les 70% de cette somme reviennent à la caisse générale de la Confédération et des cantons ou au financement des transports publics. Résultat: il ne reste pas assez d'argent pour la route.

De concert avec le président central de l'ACS Matthias Ammann, Peter Goetschi réclame "une égalité de traitement pour le rail et la route: pour les automobilistes, nous voulons un fonds d'infrastructure routière équivalent à celui prévu pour le rail". Ce fonds devra être ancré dans la Constitution et alimenté par des versements annuels fixes.

La route affiche un équilibre financier de plus de 100% depuis 1995, a rappelé Mathias Ammann. Le trafic routier est rentable en raison des prélèvements auxquels il est soumis. Il ne reçoit pas de subsides de l'Etat et il n'en a pas besoin. Toutefois, les bouchons dans les agglomérations, les revêtements en mauvais état et les exigences croissantes de la population en termes de mobilité montrent que l'infrastructure actuelle ne suffit plus. "Pour garantir durablement la conservation et le renouvellement du réseau, il faut des investissements de 60 milliards de francs jusqu'en 2030".

Fausse direction

Aux yeux du président de l'ACS, le débat sur le financement des routes nationales doit donc partir d'une nouvelle base.

Le président de la section Genève du TCS, François Membrez, a rappelé que la hausse du prix de la vignette est totalement inefficace contre les bouchons sur les routes nationales, en augmentation de 60% entre 2009 et 2011. De plus, pour les aménagements du réseau comme à Morges ou au Glattal (ZH), le Conseil fédéral a d'ores et déjà annoncé une hausse de la surtaxe sur les carburants, dénonce François Membrez.

Le Conseil fédéral escompte 305 millions de francs de nouvelles recettes de la modification de la loi, dont 275 millions issus de la vignette. Ils sont destinés à l'exploitation, à l'entretien et à l'aménagement des près de 400 km de routes qui seront repris par la Confédération.

Le peuple est appelé à se prononcer le 24 novembre prochain.

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