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La Suisse doit établir une stratégie de lutte contre la corruption

Le mandat du groupe interdépartemental pour la lutte contre la corruption prend fin le 31 décembre 2018. Il a été renouvelé pour dix ans en avril. Il aura pour mandat d'établir une stratégie claire.

04 juil. 2018, 23:00
La Suisse fait partie des meilleurs pays en matière de lutte contre la corruption dans l'administration, mais elle doit établir une véritable stratégie contre ce phénomène.

La Suisse fait partie des meilleurs pays en matière de lutte contre la corruption dans l'administration. Mais elle doit établir une véritable stratégie contre ce phénomène. La tâche devrait être confiée à un groupe de travail supra-départemental et indépendant, selon le Contrôle fédéral des finances.

Le mandat confié au groupe de travail par le Conseil fédéral est pertinent, estime le Contrôle fédéral des finances (CDF) dans un rapport publié mercredi. Toutefois, certains objectifs méritent d'être précisés.

Les efforts de sensibilisation de la société civile et l'échange avec les cantons n'ont pas été atteints et d'autres types de collaborations doivent être étudiés. Selon l'évaluation du CDF, aucune stratégie de lutte globale contre la corruption n'a été développée.

Les différents ateliers organisés ne mènent pas à des mesures concrètes permettant d'alimenter la stratégie de lutte. Celle-ci doit avoir une ligne directrice, un plan d'actions, des mesures, des objectifs à moyen et long terme, rappelle le contrôle des finances.

Un groupe indépendant

Pour le CDF, le mandat doit être confié à un organe supra-départemental indépendant, disposant des ressources, des compétences et des pouvoirs nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. Il propose de créer un poste de délégué fédéral à la lutte contre la corruption.

Le groupe de travail manque d'autonomie, estime le CDF. Le gouvernement lui a confié des tâches importantes, mais il ne dispose pas des outils nécessaires à leur réalisation. Il devrait pouvoir s'impliquer dans l'analyse des développements et des phénomènes en lien avec la corruption. Par manque d'autorité sur les offices, le groupe de travail ne peut pas assurer un suivi efficace de ses recommandations.

De plus, les membres du comité de pilotage ne sont pas des experts indépendants; ils représentent et défendent les intérêts de leurs offices respectifs. Les ressources sont également trop dispersées et doivent être professionnalisées, note le rapport.

Pour le Conseil fédéral, une centralisation ne serait pas plus économique ou pertinente. La lutte contre la corruption est une tâche transversale qui requiert la collaboration interdépartementale entre différents offices fédéraux, explique-t-il dans sa prise de position.

Communication limitée

Le groupe de travail manque également de visibilité. Sa communication à des tiers est limitée. Les collaborateurs des cantons, des villes et de la société civile sont rarement présents aux ateliers. Les experts externes à l'administration fédérale ne connaissent pas son existence, critique le CDF.

Le groupe devrait élargir le cercle des invités aux ateliers. Il est invité à publier des articles ou des études et à effectuer des campagnes de prévention.

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