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La Suisse restera le château d'eau de l'Europe en dépit du recul des glaciers

Le Conseil des Ecoles polytechniques fédérales tire le constat que la Suisse ne subira pas d'impact négatif au 21e siècle sur la disponibilité d'eau et la production hydroélectrique en dépit du recul des glaciers.

29 avr. 2013, 17:54
Malgré le réchauffement climatique et le recul des glaciers, la disponibilité de l'eau et la production hydroélectrique ne devraient pas subir d'impact négatif en Suisse au 21e siècle.

Malgré le réchauffement climatique et le recul des glaciers, la disponibilité de l'eau et la production hydroélectrique ne devraient pas subir d'impact négatif en Suisse au 21e siècle. C'est le constat dressé lundi à Berne lors de la conférence de presse annuelle du Conseil des EPF.

Pour 2013, déclarée Année internationale de la coopération dans le domaine de l'eau par l'ONU, les écoles polytechniques fédérales (EPF) et leurs instituts spécialisés Eawag et WSL entendent accentuer la recherche dans ce secteur ainsi que dans celui de l'énergie, a relevé Fritz Schiesser, président du Conseil des EPF.

La Suisse est le château d'eau de l'Europe: un peu plus de quatre fois la quantité d'eau équivalente à une année de précipitations (146 cm par an en moyenne) est stockée dans ses lacs, ses eaux souterraines, ses champs de neige, ses glaciers et ses cours d'eau. La Suisse renferme ainsi plus de 6% des réserves d'eau douce du continent, alors même qu'elle n'occupe que 0,6% de sa surface.

Quelque 200 lacs d'accumulation fournissent 30% du courant électrique qu'elle utilise et régulent également les débits des cours d'eau de manière à éviter les inondations. Pour Konrad Steffen, directeur de l'Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), cette fonction de régulation va gagner en importance.

Barrages de retenue

"Alors qu'avec le changement climatique les glaciers ne pourront plus remplir dans la même mesure leur fonction de stockage et de réserve d'eau pour l'été, on compte sur les barrages de retenue pour compenser, du moins en partie, cette diminution", a-t-il expliqué, commentant des simulations portant jusqu'en 2099.

La Suisse devrait conserver globalement ses surplus d'eau. Si les simulations montrent que les réserves diminueront, aucun modèle ne conclut à leur disparition, et le débit total devrait rester à peu près constant.

Sur le plan régional et au niveau des saisons, toutefois, l'effet du réchauffement devrait se faire sentir. Les débits devraient s'accroître légèrement en haute altitude, et fortement diminuer au Tessin.

L'hydroélectricité en exergue

La Stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral accorde une place de choix à l'hydroélectrique. Moyennant un accroissement modéré des capacités des barrages existants, on pourrait augmenter la production hivernale de 10%, a relevé Anton Schleiss, directeur du Laboratoire de constructions hydrauliques de l'EPFL.

Le changement climatique entraînera des pertes de production et nécessitera de nouveaux bassins de régulation. Le Pr Schleiss a ainsi évoqué la possibilité d'utiliser les sites libérés par le recul des glaciers ou la création de lacs artificiels multifonctions au fil du Rhône, par exemple.

De manière générale, la Suisse ne devrait pas souffrir de pénurie d'eau, même à long terme: sur les précipitations annuelles utilisables, seules 5% (soit 1 milliard de m3) sont utilisés pour l'approvisionnement en eau, a souligné pour sa part Janet Hering, directrice de l'Eawag, l'Institut de recherche de l'eau du domaine des EPF.

Centre suisse de calcul

Fritz Schiesser est également revenu sur 2012, qualifiée d'année à succès, avec notamment la sélection du "Human Brain Project" de l'EPFL en tant qu'initiative phare par la Commission européenne et l'ouverture par l'EPFZ du nouveau Centre suisse de calcul scientifique à Lugano.

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