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La Suisse veut aider l'Italie dans l'accueil des réfugiés

La Suisse s'est dit prête à soutenir l'Italie dans la problématique d'accueil des réfugiés.

08 juil. 2014, 19:26
Simonetta Sommaruga a rappelé que cette crise concerne l'Europe entière.

L'accueil des migrants qui traversent la Méditerranée a été au coeur de la réunion informelle du Conseil Justice et Affaires intérieures de l’Union européenne mardi à Milan. La Suisse est prête à soutenir l’Italie dans ses efforts, a souligné la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, qui a rappelé que cette crise concerne l'Europe entière.

Par conséquent, tous les pays qui la composent doivent être prêts à adopter des mesures extraordinaires, a estimé la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP), selon un communiqué de son département.

Devant le plénum du Conseil, la conseillère fédérale a souligné que le fait que tous les réfugiés qui arrivent ne puissent pas être enregistrés mine le fonctionnement du système Dublin. Il pose également un risque pour la sécurité de l'Europe entière, puisque des personnes entrent dans l'espace Schengen sans que leur identité n'ait été vérifiée.

Mme Sommaruga a rappelé que la coopération avec les États tiers, notamment avec la Libye, était une priorité pour la Suisse. "Nous ne pouvons pas tolérer que des criminels profitent de la détresse humaine et jouent avec la vie de migrants", a-t-elle souligné.

Refus problématique

Mardi, la Commission européenne a déploré le refus européen de modifier les règles pour l'asile, ce qui alimente les filières clandestines. "Pour le moment, les réfugiés ont une toute petite voie d'accès à l'Union européenne, c'est la réinstallation. Il n'y a rien d'autre", a souligné la commissaire aux Affaires intérieures, Cecilia Malmström.

"Les pays voisins de la Syrie accueillent 3 millions de réfugiés, et moins de 100'000 ont été réinstallés dans les 28 pays de l'UE. Ce n'est pas beaucoup", a-t-elle par ailleurs déploré.

Règles très strictes

Les règles en matière d'asile sont très strictes dans l'UE. La demande est traitée par le pays d'entrée et la prise des empreintes digitales à l'arrivée vise à empêcher l'ouverture d'un dossier dans un autre pays. Nombre de réfugiés sont contraints de passer par les filières clandestines pour contourner ces règles et gagner le pays européen de leur choix.

Confrontés à un afflux massif, les pays d'arrivée comme l'Italie ont le sentiment d'être abandonnés par leurs partenaires européens. Les pays du nord affirment avoir eux aussi leur part de migrants et accusent les pays d'entrée de ne pas contrôler leurs frontières.

Sauvetage "incitatif"

En un peu plus de huit mois, 73'686 personnes ont été sauvées, soit une moyenne de 270 par jour, par les unités de la marine italienne engagées dans l'opération Mare Nostrum lancée en octobre dernier, quelques jours après la mort de 366 migrants noyés au large de l'île de Lampedusa.

Mais l'opération est également critiquée pour "son effet incitatif". "Les passeurs savent que les embarcations seront récupérées et on est en train de faire leur fortune", a confié un responsable européen.

Mieux combattre le jihadisme

La sécurité intérieure a également été évoquée lors de la réunion à Milan. Un plan d'action "confidentiel" pour identifier les jeunes Européens partis combattre en Syrie et les empêcher de commettre des tueries a été adopté lundi entre les ministres de l'Intérieur de neuf pays - Belgique, France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Danemark, Suède et Pays-Bas. Il sera soumis aux autres pays de l'UE à la prochaine réunion formelle des ministres de l'Intérieur en octobre.

Au même moment, à Oslo, le ministre norvégien de la Justice Anders Anundsen présentait à son homologue américain Eric Holder un plan antiradicalisation en trente points. "Nous allons le rapporter aux Etats-Unis et l'étudier", a dit M. Holder, ajoutant que les combattants étrangers en Syrie et en Irak constituaient "une grande source d'inquiétude pour les USA et leurs alliés".

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