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La Suisse veut lancer un programme national de lutte contre la pauvreté

La Suisse lancera un programme national de lutte contre la pauvreté. Le projet, prévu pour cinq ans, a été annoncé lundi par le Département fédéral de l'intérieur (DFI)à Berne.

19 nov. 2012, 15:17
Remplir le frigo peut parfois être difficile pour des familles monoparentales

 

Un programme national de lutte contre la pauvreté en Suisse verra le jour. Le projet, qui mettra l'accent sur la formation, est prévu pour durer cinq ans dès 2014, a annoncé lundi le Département fédéral de l'intérieur (DFI) après une table ronde sur la question.
 
Le chef du DFI Alain Berset a rencontré à Berne les milieux concernés pour tirer le bilan des deux années passées depuis la conférence nationale sur la pauvreté et discuter des prochaines étapes.
 
Des représentants des cantons, des communes, des villes, des partenaires sociaux, des organisations non gouvernementales (ONG) et des personnes directement touchées étaient présents.
 
Les participants se sont accordés sur la nécessité de renforcer les efforts en matière de prévention et de lutte contre la pauvreté, a indiqué le DFI dans un communiqué. Même si les institutions et organisations impliquées ont mis en oeuvre des mesures variées ces deux dernières années, il est encore nécessaire d'agir.
 
D'ici au printemps prochain, le DFI élaborera, sur mandat du Conseil fédéral et en collaboration avec les cantons, les villes, les communes et ONG, un programme national de lutte contre la pauvreté, qu'il soumettra au Conseil fédéral. Le programme est prévu pour une durée de cinq ans, de 2014 à 2018.
 
Formation d'abord
 
Le programme mettra la priorité sur la formation: les enfants et les jeunes socialement défavorisés doivent pouvoir renforcer leurs ressources afin de subvenir à l'avenir à leurs propres besoins. A cette fin, les mesures doivent s'étendre de la petite enfance à l'obtention d'un diplôme professionnel.
 
Par ailleurs, les adultes peu formés doivent également être soutenus afin d'obtenir eux aussi un diplôme professionnel. Les autres champs d'action du programme seront entre autres l'insertion professionnelle et l'intégration sociale, ainsi que l'évaluation des effets des mesures prises.
 
En raison de la répartition des compétences en matière de lutte contre la pauvreté, la Confédération ne dispose que d'une marge de manoeuvre limitée, précise le DFI.
 
Pour cette raison, elle concentre son engagement sur le soutien à ses partenaires, par exemple en rassemblant les informations sur les mesures existantes et les rendre accessibles ou évaluer les mesures prometteuses et les faire connaître.
 
Un million de personnes concernées
 
Les institutions invitées par le ministre des affaires sociales Alain Berset saluent le projet de la Confédération. Caritas rappelle que, selon des chiffres officiels, 600'000 personnes en Suisse sont touchées par la pauvreté et 400'000 autres en sont menacées.
 
Deux ans après la première conférence nationale consacrée au sujet, ces personnes ne doivent pas tomber à nouveau dans l'oubli, avertit Caritas. Et il est encore plus important de trouver les moyens d'inverser la tendance.
 
Parlement critiqué
 
Alors que le Conseil fédéral a reconnu la portée du problème, estime Caritas, le Parlement continue de ne pas utiliser ses compétences pour lutter contre le phénomène.
 
Le refus par les Chambres d'octroyer des prestations complémentaires pour familles a été une mauvaise décision, critique Caritas.
 
Le Parlement doit reprendre le thème de la garantie du minimum vital pour les enfants et les familles, demande l'organisation. Pour elle, la loi doit être alignée sur les prestations cantonales les plus progressistes, comme Genève.
 
Le cadre financier proposé pour le programme fédéral - 1,8 million de francs par an, selon Caritas - est bien modeste au vu de l'ampleur de la pauvreté en Suisse. Pour cette raison, ce programme ne peut être qu'un des éléments de lutte contre le phénomène.
 
Travail.Suisse de son côté réclame une offensive en matière de rattrapage de formation et une augmentation substantielle des allocations familiales.
 
L'absence de formation est à ses yeux un "piège à pauvreté" et les familles sont le second grand groupe à risque en termes de pauvreté.
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