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Lacunes dans l'évaluation des institutions de la petite enfance

A Genève, un rapport de la Cour des Comptes critique sévèrement le service de l'Evaluation des lieux de placement (ELP) qui est chargé de surveiller les institutions de la petite enfance. La fréquence des visites de contrôle des crèches, garderies et jardins d'enfants est insuffisante.

23 mars 2012, 15:45
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Les exigences légales imposent une visite au minimum une fois  tous les deux ans. Or, sur 19 institutions de la petite enfance  (IPE) dont le dossier a été étudié, il est apparu que la plupart  reçoivent une visite des chargés de l'évaluation de l'ELP uniquement  tous les trois à cinq ans.

Le rapport de la Cour des comptes rendu public vendredi épingle  aussi l'ELP pour sa gestion lacunaire des dossiers des IPE. Certains  sont incomplets: il manque par exemple la copie du diplôme du  responsable de l'IPE. Les rapports des visites de surveillance ne  sont pas assez détaillés, estiment les magistrats. Autre lacune: en  cas de manquement constaté, il n'y a pas de suivi.

La Cour a émis près d'une vingtaine de recommandations à  l'attention de l'ELP pour combler ces manquements qui peuvent  entraîner un non-respect du cadre normatif. Charles Beer, chef du  département de l'instruction publique (DIP), dont dépend l'ELP, a  indiqué vendredi qu'il s'engageait à remédier à cette situation.

Le rapport, qui résulte d'une auto-saisine de la Cour des  comptes, décortique l'ensemble du dispositif d'accueil de la petite  enfance. Les magistrats concluent que le nombre élevés  d'intervenants dans ce secteur et qu'une coordination insuffisante  des politiques des communes limitent la capacité du système à  répondre aux besoins des familles.

La jungle

L'analyse du chef du DIP va dans la même direction. Il compare la  politique publique relative à l'accueil préscolaire dans le canton à  une forme de jungle et met en évidence un véritable problème de  gouvernabilité. Il se réjouit que la population puisse voter sur ce  sujet en juin prochain.

L'audit de la Cour des comptes a aussi mis en évidence des  lacunes au niveau statistique. Il est impossible de chiffrer avec  exactitude la demande et l'offre de places en IPE, ont constaté les  magistrats. Certaines IPE peuvent encore avoir de la disponibilité  alors que des parents sont sur listes d'attente ailleurs.

De manière générale, il n'y a pas de vision synthétique pour  l'ensemble du canton. Cette disparité se retrouve aussi dans le  niveau de qualité de l'accueil. Les parents sont ainsi contraints  d'accepter cette différence sans l'avoir choisie.

Assouplissement

Sans vouloir s'immiscer dans le débat politique, les magistrats  ont toutefois souligné que Genève avait tendance à mettre la barre  plus haut que les autres cantons en matière d'encadrement. Il n'est  pas question de brader la qualité, a relevé le magistrat suppléant  Marco Ziegler.

Mais en revoyant ces normes d'encadrement, davantage de places  pourrait être créées dans un canton qui en manque, estime-t-il. Le  débat aura lieu au Grand Conseil. Les députés ont envoyé une motion  au Conseil d'Etat. Ce texte demande notamment un assouplissement de  ces normes.

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