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Le Conseil des Etats donne son aval à l'engagement de l'armée

L'envoi de militaires à Tripoli depuis mi-janvier afin de protéger l'ambassade de Suisse en Libye a reçu le blanc-seing du Conseil des Etats. Les sénateurs ont donné jeudi leur aval a posteriori par 33 voix contre 3. Le National devrait suivre dans une semaine.

08 mars 2012, 11:42
Thomas Minder est l'un des seuls sénateurs contre l'envoi de militaires suisses en Libye.

Le détachement militaire est composé de membres du commandement des forces spéciales de l'armée, soit le détachement de reconnaissance de l'armée 10 (DRA 10) et le détachement spécial de la police militaire (S spéc PM). Il est équipé d'armes légères, qui ne pourront être utilisées qu'en dernier recours.

Les soldats suisses ont notamment la tâche de protéger le personnel de l'ambassade et le bâtiment. Ils doivent également conseiller la mission dans l'optimisation des mesures de protection. Cet engagement répond aux intérêts de la Suisse, a fait valoir Hans Hess (PLR/OW) au nom de la commission.

Tout en se félicitant que le gouvernement ait finalement tenu compte des critiques parlementaires. La commission s'était en effet  élevée contre le fait que la protection de l'ambassade ait été initialement confiée, lors de la réouverture mi-octobre, à des mercenaires de la société privée Aegis.

Pour des «raisons de sécurité», le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ne précise pas combien de militaires ont été envoyés en Libye. En décembre, le Département de la défense  citait le chiffre de vingt soldats au plus.

L'engagement, placé sous la responsabilité du DFAE, est prévu  pour une phase de six mois. Cela correspond à la période de  l'organisation des premières élections nationales libyennes. Au gré  de l'évolution de la situation, le Conseil fédéral pourra le  prolonger pour six mois de plus «au maximum».

Thomas Minder esseulé

Seul l'indépendant schaffhousois Thomas Minder s'est lancé dans une violente diatribe contre cet engagement. Selon lui, la Suisse en tant que pays neutre n'a pas à envoyer de soldats. La situation n'a rien de stable en Libye, a-t-il avancé, revenant sur les menaces du président du Conseil national de transition de recourir à la force pour empêcher toute autonomie en Cyrénaïque.

Et de plaider pour une externalisation de la sécurité de l'ambassade à des privés ou à un autre Etat. Ce serait fuir nos responsabilités, a répliqué Claude Hêche (PS/JU) soulignant que l'armée dispose parfaitement des éléments formés et équipés pour  cette tâche de protection.

Et ce ne sont pas des miliciens, a enchaîné Alex Kuprecht (UDC/ SZ), insistant sur les surcoûts d'une externalisation. Selon le  DFAE, le transfert de la protection de l'ambassade aux troupes  d'élites de l'armée permettra d'économiser des moyens. Les coûts,  600'000 francs pour six mois, seront financés par les Affaires  étrangères, a précisé leur chef Didier Burkhalter.

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