Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le Conseil fédéral étudie l'idée d'un péage au Gothard et à Genève

Le Conseil fédéral étudie la possibilité d'instaurer un péage au tunnel routier du Gothard, avec ou sans deuxième tube.

01 juil. 2012, 14:37
Les images de bouchons se ressemblent d'année en année à pareille époque au Gothard.

Un péage est envisagé au Gothard. Mais il existe aussi plusieurs autres projets coûteux, notamment la traversée de la rade à Genève, qui pourraient être financés par de telles taxes, selon Doris Leuthard.

"La question d'un péage ne se pose pas seulement pour le tunnel du Gothard", affirme la conseillère fédérale dans une interview publiée par le quotidien dominical argovien "Sonntag". Et de citer le projet de traversée de la rade, dont la réalisation coûterait environ 3,5 milliards de francs.
 
A titre de comparaison, la construction d'un second tube suivie d'une réfection du tunnel du Gothard en coûterait 2,8 milliards.
 
Un péage pourrait être une première étape en vue d'une "participation aux coûts de la mobilité selon le principe de causalité, que nous étudions également", précise la ministre des transports. En d'autres termes, ceux qui utilisent de telles infrastructures devraient en supporter les frais.
 
Avantages et désavantages
 
Les services de Doris Leuthard examineront d'ici la fin de l'année les avantages et les inconvénients des péages. Le Conseil fédéral s'est jusqu'à maintenant toujours prononcé contre de telles taxes.
 
Il faut en effet prendre en compte la convention sur le trafic terrestre avec l'UE, rappelle la ministre. Ce texte fixe à 325 francs la limite supérieure de la taxe susceptible d'être perçue par camion. Avec la redevance poids lourds liées aux prestations (RPLP), cette limite est déjà presque atteinte et la marge de manoeuvre est par conséquent très réduite.
 
Avec ou sans deuxième tube au Gothard, des incertitudes planent sur l'alimentation de la caisse de la Confédération finançant la circulation routière d'ici 2016, a admis mercredi Mme Leuthard. Ses services envisagent d'adapter au renchérissement les taxes sur les huiles minérales, dit-elle dans le journal "Sonntag". Cette requête est légitime à ses yeux: depuis 1993, ces impôts n'ont pas été revus à la hausse en fonction de l'inflation.
 
Bruxelles salue
 
La Commission européenne a salué ce week-end la décision prise mercredi par le Conseil fédéral de construire un deuxième tube au Gothard. Une telle mesure présente plusieurs avantages, selon Bruxelles.
 
Elle fournit par exemple des "capacités de réserve" si des bouchons devaient se former ailleurs sur des routes, a indiqué à l'ats un porte-parole du commissaire européen des transports Siim Kallas, confirmant une information de la "NZZ am Sonntag". En outre, la sécurité routière serait améliorée, puisque le trafic dans le tunnel ne serait plus bidirectionnel.
 
Pas d'investisseurs privés
 
Si elle n'exclut pas l'idée d'un péage au Gothard, Doris Leuthard réitère par contre son opposition à un financement du deuxième tube via des investisseurs privés, comme le propose economiesuisse, la fédération des entreprises suisses. "En Suisse, les routes sont toujours financées par le secteur public".
 
Un financement privé ne permettrait pas de réduire les coûts ou d'accélérer les travaux, selon la ministre. Les procédures et les risques de recours resteraient les mêmes. Mais la Confédération perdrait le pouvoir de disposer d'une des plus importantes liaisons routières à travers les Alpes.
Votre publicité ici avec IMPACT_medias