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Le Conseil fédéral impose une hausse des tarifs chez les généralistes

Recourir aux services d'un médecin de famille coûtera plus cher. Le Conseil fédéral a imposé cette mesure.

27 sept. 2013, 16:34
Il incombe désormais à Alain Berset de trouver une solution. Représentants des médecins d'un côté et des assureurs de l'autre n'ont en effet pas réussi à se mettre d'accord sur les tarifs relatifs aux médecins de famille.

Les tarifs des médecins de famille devraient augmenter d'environ 200 millions de francs par an dès mi-2014. Satisfaits de cette intervention d'Alain Berset et des mesures prises ces derniers mois pour la médecine de premier recours, les généralistes retirent leur initiative populaire. Les citoyens voteront uniquement sur le contre-projet l'an prochain.

La Fédération des médecins suisses (FMH) et la faîtière des assureurs maladie santésuisse ont informé cette semaine le gouvernement de l'échec des négociations sur la hausse des tarifs des généralistes. Le Conseil fédéral devrait donc décider d'adapter la structure tarifaire Tarmed, puisqu'il dispose depuis janvier de compétences en ce sens, a indiqué vendredi le ministre de la santé Alain Berset.

Les partenaires devaient trouver une solution n'entraînant pas de coûts supplémentaires, c'est-à-dire aucune hausse des primes maladie, a rappelé le conseiller fédéral devant les médias à Berne.

Les coûts n'augmenteront pas pour les assurés. Les généralistes et les pédiatres gagneront davantage et la hausse se répercutera sur d'autres médecins.

Conséquence de cette amélioration des conditions de travail, l'initiative «Oui à la médecine de famille» est retirée au profit du contre-projet direct que viennent d'adopter les Chambres fédérales et du plan directeur lancé par le gouvernement en juin 2012 pour revaloriser la médecine de premier recours. Le comité d'initiative a pris jeudi cette décision à l'unanimité, a annoncé son président Peter Tschudi.

Nombreuses avancées

L'initiative exigeait des pouvoirs publics qu'ils promeuvent la médecine de famille et légifèrent sur la formation, les moyens de faciliter l'exercice de la profession ainsi que la rémunération. Elle avait été signée par plus de 200'000 personnes.

Le contre-projet direct reprend ces revendications, sans inscrire uniquement une catégorie professionnelle dans la Constitution. Il prévoit une disposition garantissant une médecine de base suffisante, de qualité et accessible à tous, incluant donc des professions comme les infirmières ou les physiothérapeutes.

L'initiative se focalisait sur les médecins de famille et les pédiatres, a noté Peter Tschudi. Elargi à la médecine de base, le contre-projet est davantage tourné vers l'avenir, une volonté partagée par les initiants.

Depuis le dépôt du texte en avril 2010, de nombreuses avancées ont eu lieu, s'est-il réjoui. Les généralistes ont même obtenu davantage d'améliorations qu'ils ne l'espéraient.

«Rarement une initiative avait fait bouger autant de choses», a renchéri Alain Berset. La médecine de famille est un pilier essentiel de la médecine de premier recours, il faut donc la valoriser en rendant les conditions de travail et la formation plus attractives.

Analyses médicales et formation

D'intenses discussions ont eu lieu ces quinze derniers mois entre différents acteurs de la santé dans le cadre du plan directeur «médecine de premier recours et médecine de base». Différentes mesures de ce «masterplan» sont en cours de réalisation.

L'ordonnance visant à mieux rémunérer 33 analyses médicales effectuées dans les cabinets doit entrer en vigueur d'ici la mi-2014, avec une solution transitoire dès janvier. Les médecins de famille devraient toucher des recettes supplémentaires de 35 millions de francs par an qui permettront de compenser une partie de la perte de chiffre d'affaires liée à la révision des tarifs en 2009.

Le Conseil fédéral a transmis en juillet au Parlement le projet de loi sur les professions médicales, qui vise à renforcer le rôle des médecines de famille et complémentaires dans la formation des praticiens. Par ailleurs, des instituts de médecine de famille seront développés dans les universités.

La médecine de famille sera plus attractive aux yeux des étudiants, s'est réjoui Christoph Eymann, président de la Conférence des universités suisses. «Nous ne formons toujours pas assez de généralistes» et la pénurie menace, a mis en garde Peter Tschudi.

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