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Le Conseil national rejette l'initiative "Sortir du nucléaire"

Le Conseil national recommande au peuple de rejeter l'initiative populaire des Verts "Sortir du nucléaire". Pas question de débrancher les centrales nucléaires après 45 ans.

09 déc. 2014, 12:10
La hausse des contributions des exploitants nucléaires pour les fonds de désaffectation des centrales et de gestion des déchets donne lieu à un clivage plutôt classique.

Pas question de débrancher les centrales nucléaires après 45 ans. Par 120 voix contre 71, le Conseil national a recommandé mardi au peuple de rejeter l'initiative populaire des Verts "Sortir du nucléaire". La majorité bourgeoise considère avoir trouvé la parade avec la stratégie énergétique 2050.

Le texte exige la mise hors service de Beznau I un an après le feu vert du peuple, alors que les quatre autres centrales devraient être fermées dès qu'elles atteignent 45 ans. Malgré les cinq jours de débats consacrés à la stratégie énergétique, une cinquantaine de conseillers nationaux se sont pressés au portillon pour dire tout le mal ou le bien qu'ils pensent de l'initiative.

Paradoxalement, la situation en matière de fermeture de nos vieilles centrales est plus incertaine aujourd'hui qu'avant la catastrophe de Fukushima, lorsque l'on envisageait une durée de vie de 40-50 ans, a estimé Adèle Thorens (Verts/VD).

Avant l'accident

La durée de vie moyenne des centrales nucléaires arrêtées à travers le monde atteint moins de 30 ans, a signalé Isabelle Chevalley (PVL/VD). Les deux réacteurs de Beznau et Mühleberg ont 45, 43 et 42 ans; "On ne peut pas dire qu'ils seraient arrêtés prématurément", selon elle. Sans hésiter, il faut arrêter les centrales nucléaires avant qu'il y ait un accident, a insisté l'écologiste Christian van Singer (VD). Si les vieilles voitures ne répondant pas aux normes de sécurité n'ont plus le droit de circuler, il n'y a pas de raison de favoriser l'atome.

Un risque sur vingt

Jean-François Steiert (PS/FR) a jugé irresponsable de cimenter une technologie aussi risquée et produisant des déchets radioactifs dont personne ne sait quoi faire. Parmi les politiens bourgeois, seul Jacques Neirynck (PDC/VD), lui-même formé à la technologie nucléaire et dont le frère est mort de leucémie après avoir créé les deux centrales belges, a plaidé ouvertement pour l'initiative. Sur 500 réacteurs nucléaires, cinq ont subi une fusion du coeur. "Avec nos cinq centrales, nous courrons donc un risque sur 20: il faut arrêter les centrales au plus vite, aujourd'hui si possible", a dit le doyen du Parlement.

Dédommagements en vue

Le risque zéro n'existe pas, a rétorqué la conseillère fédérale Doris Leuthard. Mais les délais fixés par l'initiative sont bien trop courts. Les Verts veulent embarquer notre pays dans une course folle d'où il sortirait perdant, a affirmé Isabelle Moret (PLR/VD). Christian Wasserfallen (PLR/BE) a mis en avant les demandes de dédommagement financier très élevées qu'elle entrainerait. Pour Daniel Fässler (PDC/AI), la sécurité des centrales peut être assurée sans problème pendant 60 ans, a jugé . Pour Albert Rösti (UDC/BE), si les risques étaient aussi élevés, il faudrait fermer les centrales immédiatement. Son collègue argovien Hans Killer a même affirmé que personne n'est mort du nucléaire à Fukushima.

Face à cette alignée de critiques, Aline Trede (Verts/BE) n'a pas hésité à nommer tous les politiciens bourgeois qui ont retourné leur veste alors qu'ils avaient soutenu l'abandon du nucléaire d'ici 2034 lors d'un sondage smartvote avant les élections fédérales de 2011.

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