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Le conseiller d'Etat regrette, mais ne songe pas à démissionner

Le conseiller d'Etat Mark Muller a regretté hier «l'empoignade virile» qu'il a eue dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier avec le barman d'une discothèque à Genève. Il a affirmé en même temps qu'il ne songe pas à démissionner.

15 janv. 2012, 14:15
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«La question d'une démission ne se pose pas», a déclaré Mark Muller. Le chef du Département des constructions et des technologies de l'information a convoqué la presse hier après-midi à la dernière minute, «pour s'expliquer», a-t-il dit. Il a admis avoir eu une «empoignade virile» avec le barman après avoir appris que son amie avait été frappée et agressée.

«Je n'ai été informé du dépôt d'une plainte pénale contre moi que mardi», a expliqué le conseiller d'Etat. J'avais l'espoir que cette affaire en reste là et qu'il n'y ait pas de plainte du tout. Je regrette ce qui s'est passé et je m'excuse auprès de mes proches et de mes collaborateurs», a affirmé Mark Muller.

Lui-même a déposé plainte pénale jeudi pour injures et voies de fait et informé le président du Conseil d'Etat le même jour. L'affaire a été révélée vendredi par «20 minutes».

«On attend d'un magistrat qu'il se comporte différemment. Je n'ai pas été à la hauteur de ma charge, ce que je regrette», a ajouté le responsable libéral-radical genevois. Il a indiqué avoir averti la direction de son parti vendredi. La direction du PLR genevois lui a exprimé son soutien, a-t-il précisé. Il s'expliquera à nouveau devant elle mardi.

Interrogé au téléjournal de la TSR, le vice-président du PLR genevois Pierre Conne a déclaré qu'il s'agit «d'une affaire grave», dès lors qu'un conseiller d'Etat se trouve poursuivi par une plainte pénale. Selon lui, le parti «prend l'affaire à cœur».

Empoignade

Dans une déclaration écrite, Mark Muller a précisé sa version des faits. «Dans le cadre des festivités de Nouvel An, une de mes amies et moi-même avons été pris à partie. Lorsqu'elle m'a dit avoir été insultée et frappée, je me suis fâché et j'ai pris sa défense», indique cette déclaration.

«L'empoignade qui en est résulté ne correspond pas à mon tempérament. Je n'ai pas pour nature de perdre mon sang-froid. J'ai saisi la justice pour faire reconnaître mes droits et attends  sereinement qu'elle se prononce», poursuit le texte.

«Dans cette affaire, je suis conscient d'avoir eu un comportement inadéquat eu égard à ma fonction et aux institutions que je représente. Je le regrette sincèrement», conclut la déclaration.

Mark Muller a indiqué qu'il n'avait pas spécialement bu ce soir-là. Le barman du Moulin à Danses (MàD) lui avait d'abord donné l'ordre de sortir après une première altercation, ce qu'il a fait. Quelques minutes plus tard, «mon amie est sortie à son tour et m'a informé avoir été insultée et frappée par le barman», a raconté M. Muller.

«J'ai aperçu le barman à l'extérieur et à ce moment-là je me suis fâché. Je me suis dirigé vers le barman pour lui demander des explications, nous nous sommes empoignés assez virilement, après dix-quinze secondes nous avons été séparés», a expliqué le conseiller d'Etat, qui a affirmé avoir eu un bleu à l'avant-bras, mais ne pas l'avoir fait constater par un médecin.

Raisons politiques

«Le barman savait qui j'étais et ne m'appréciait pas pour des raisons politiques», a-t-il ajouté. Le conseiller d'Etat devait trouver des nouveaux locaux pour la boîte de nuit. Le dossier a été confié au suppléant de M. Müller, Pierre-François Unger, sur décision du Conseil d'Etat, afin d'«éviter tout risque de confusion», indique un communiqué du Conseil d'Etat diffusé vendredi soir.

L'amie de M. Müller était quant à elle une employée de la discothèque lors des faits, mais n'y travaille plus depuis cette affaire, a indiqué le conseiller d'Etat.

Mark Muller a reconnu que «ce n'est pas une affaire reluisante pour l'image de Genève», mais a en même temps relativisé en affirmant qu'«il ne se passe pas deux semaines sans une affaire à  Genève d'une manière ou d'une autre». Sa collègue de parti au Conseil d'Etat, Isabelle Rochat, est pour sa part en butte à la fronde de la police genevoise qui conteste sa gestion.

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