Le dépistage du cancer du sein par mammographie sera amélioré en Suisse. A la demande de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), un groupe de travail interdisciplinaire coordonné par la Ligue suisse contre le cancer a proposé des nouveaux standards de qualité.
La proposition a été transmise vendredi à l'OFSP, a indiqué la Ligue suisse contre le cancer. Elle est le résultat d'un large travail de consultation et de discussions au sein des milieux concernés. Les nouvelles normes ont été adaptées aux standards européens, tout en respectant les spécificités du système de santé décentralisé en Suisse.
Parmi les changements figure par exemple le renforcement des exigences pour les radiologues et les techniciens en radiologie médicale. Le nombre de lectures à effectuer par année pour être habilité à exercer dans un programme a été augmenté. Les exigences en formation et en formation continue des spécialistes impliqués dans les programmes ont aussi été renforcées.
Les nouvelles normes précisent en outre que l’information donnée aux femmes doit être complète et neutre et que les avantages et les risques doivent être quantifiés et communiqués de manière unifiée.
Homogénéité
Ces nouveaux standards vont permettre aux programmes de dépistage cantonaux de travailler selon des normes homogènes. A l’heure actuelle, 12 cantons offrent des programmes de dépistage. Dans les autres cantons, le dépistage n’est pas organisé par programmes et n’est donc pas soumis à des normes de qualité contraignantes.
La proposition du groupe de travail va maintenant être traitée par l’OFSP qui décidera des suites à donner.
5500 femmes par an
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes en Suisse, et celui qui provoque le plus grand nombre de morts par cancer. Il frappe 5500 femmes par année; quatre femmes sur cinq ont plus de 50 ans au moment du diagnostic.
La Ligue suisse contre le cancer estime que les bénéfices des programmes de dépistage l’emportent sur les désavantages en faisant diminuer la mortalité, en favorisant une meilleure qualité du dépistage et en contribuant à l’égalité des chances pour les femmes. Cet avis est partagé par de nombreux experts et organismes nationaux et internationaux, précise la Ligue.
Traitements inutiles
En février, le Swiss Medical Board avait toutefois suscité la polémique en déconseillant les programmes de dépistage systématique du cancer du sein chez les femmes de plus de 50 ans. Selon cet organe, ils permettent d'éviter un à deux décès pour 1000 femmes, mais on déplore pour le même nombre d'examens une centaine de résultats faussement positifs induisant des traitements inutiles.
Peu après, une étude canadienne réalisée auprès de 90'000 femmes suivies durant 25 ans affirmait que le dépistage par mammographies annuelles ne permet pas de réduire la mortalité par cancer du sein.