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Le gouvernement neuchâtelois préoccupé par la situation de Petroplus

Le Conseil d'Etat neuchâtelois est préoccupé par les graves problèmes financiers de Petroplus, propriétaire de la raffinerie de Cressier. «La situation est sérieuse, mais pas catastrophique», estime le ministre de l'économie Thierry Grosjean.

29 déc. 2011, 13:18
«La situation est sérieuse, mais pas catastrophique», estime le ministre de l'économie Thierry Grosjean au sujet de la situation de l'usine de raffinerie de Cressier.

«Nous sommes en contact quotidien avec le directeur de la raffinerie de Cressier», a indiqué aujourd’hui le conseiller d'Etat. De nombreux scénarios sont envisageables, relève Thierry Grosjean.

Le plus probable, selon lui, est que Petroplus se sépare d'une ou plusieurs raffineries. A ses yeux, il ne s'agirait pas forcément de celle de Cressier, qui compte quelque 250 employés. Des investisseurs pourraient aussi manifester leur intérêt pour une reprise, avance le conseiller d'Etat.

Petroplus est au bord de l'asphyxie financière, après l'annonce mardi du gel par ses banques d'une ligne de crédit d'environ un milliard de dollars, jugée indispensable au bon fonctionnement de ses opérations. La nouvelle avait provoqué l'effondrement de l'action du groupe à la Bourse suisse.

La firme zougoise, qui ne peut plus acheter de pétrole, risque de se retrouver à sec dans les jours qui viennent. Certains analystes évoquent même un très grand risque de faillite. L'avenir de Petroplus dépend désormais du succès des négociations menées avec les banques.

Stocks pour trois semaines

Le groupe, qui opère sur un marché sinistré en raison des importantes surcapacités existant en Europe, avait déjà prévenu début décembre qu'il allait rencontrer des difficultés croissantes de liquidités.

La branche du raffinage est certes dans une situation difficile avec des marges très faibles, reconnaît Thierry Grosjean. Le cas de Cressier est toutefois un peu différent, selon lui. La raffinerie pourrait profiter de sa petite taille avec sa capacité de traitement de pétrole brut de 68'000 barils par jour. De plus, c'est la seule raffinerie de Suisse avec celle de Collombey, note le libéral-radical.

Un avis que ne partagent pas plusieurs analystes. Les sites de Cressier et de Petit-Couronne, en France, non loin de Rouen (Seine-Maritime), affichaient la plus faible rentabilité au troisième trimestre, font remarquer des experts.

La raffinerie de Cressier dispose encore de stocks pour une période d'environ trois semaines, selon les informations de Thierry Grosjean. Tous les protagonistes souhaitent ardemment trouver une solution, un dépôt de bilan coûterait cher aux banques, souligne-t-il.

L'usine de Cressier a été mise en service en 1966 par Shell et reprise par l'entreprise d'origine néerlandaise Petroplus en 2000. Elle produit environ 25% en volume de tous les produits raffinés vendus en Suisse. Le pétrole brut est acheminé par l'oléoduc qui relie la raffinerie au terminal de Fos-sur-mer, près de Marseille.

Sources diversifiées

La raffinerie de Collombey, propriété de Tamoil, assure quant à elle quelque 15%, le reste est importé. Un éventuel arrêt de la raffinerie de Cressier ne menacerait pas l'approvisionnement en Suisse, grâce à la diversification de ses sources.

Outre celle de Cressier et de Petit-Couronne, Petroplus exploite les raffineries de Coryton, en Grande-Bretagne, d'Anvers, en Belgique, d'Ingolstadt, en Allemagne. Le groupe emploie au total 2500 personnes.

L'avenir de l'usine de Petit-Couronne suscite l'inquiétude en France. Les syndicats ont demandé hier à l'Etat d'intervenir auprès des banques françaises pour qu'elles débloquent leur quote-part de la ligne de crédit.

Le gouvernement a assuré qu'il faisait tout son possible pour aider l'entreprise et que les banques françaises étaient prêtes à mettre en place les financements demandés par le groupe.

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