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Le journaliste Ludovic Rocchi dépose un recours contre la justice neuchâteloise

Le journaliste Ludovic Rocchi dépose ce vendredi un recours auprès de la justice neuchâteloise, contre la perquisition menée à son domicile la semaine passée.

23 août 2013, 16:50
Remise du prix Jean Dumur au journaliste du Matin Ludovic Rocchi pour sa couverture de l'"affaire Hainard". Ludovic Rocchi recoit le prix des mains de Gilles Pache, membre du jury du Prix Dumur a Lausanne, ce vendredi, 17 novembre 2010. (LE MATIN/Laurent Crottet) *** NO SALES, DARF NUR MIT VOLLSTAENDIGER QUELLENANGABE VERWENDET WERDEN ***

Le journaliste Ludovic Rocchi qui avait fait l'objet d'une perquisition à son domicile le 13 août dernier, saisit la justice neuchâteloise ce vendredi, selon une information révélée par le “Matin”.

Accusé notamment de plagiat dans une série d'articles signés Ludovic Rocchi, le professeur à l'Université de Neuchâtel avait déposé plainte fin juillet contre le journaliste pour diffamation, calomnie et instigation à la violation du secret de fonction. C'est dans ce contexte que la perquisition avait été ordonnée la semaine passée par le procureur neuchâtelois Nicolas Aubertafin de mettre la main, selon lui, sur des données nécessaires à l'enquête.

Du matériel informatique et des notes appartenant non seulement au journaliste mais également à son épouse, qui était seule présente au moment de la perquisition, ont été saisis au domicile de M. Rocchi.

Un doute

"Le Matin" dénonce ce qu'il appelle la débauche de moyens déployés par le procureur. "Nous sommes en droit de nous demander si le procureur n'a pas voulu donner une bonne leçon à un journaliste jugé trop dérangeant pour les institutions neuchâteloises", s'interroge Eric Hoesli, le directeur éditorial du groupe Tamedia, cité dans le communiqué.

Cette perquisition au domicile privé d'un journaliste est une première dans l'histoire de la presse suisse. Journalistes et éditeurs ont dénoncé une grave atteinte à la liberté de la presse. "On cherche à faire peur aux gens pour qu'ils ne parlent plus à la presse", a estimé Ludovic Rocchi dans "syndicom, le journal".

Le procureur réagit

De son côté, le procureur général neuchâtelois Pierre Aubert s'élève contre les propos d'Eric Hoesli, selon qui cette perquisition avait pour but "de mettre en garde les informateurs potentiels de la presse". "Le démarche du Ministère public n'a pas du tout cette motivation. Par contre, il est vrai que si cela peut troubler la conscience de personnes soumises au secret de fonction et qui auraient l'intention de ne pas le respecter, ça ne me dérangerait pas! Mais il ne faut pas me faire dire que c'est la motivation de cette perquisition!"

Pierre Aubert réfute par ailleurs la volonté de s'en prendre à un journaliste jugé dérangeant: "Le Ministère public tient beaucoup à la séparation des pouvoirs. Qu'un journaliste s'en prenne à l'exécutif ou au législatif, le troisième pouvoir qu'est la justice ne s'y intéresse que s'il y a un aspect juridique, ce qui est le cas puisque M. Rocchi fait l'objet d'une plainte. Par ailleurs, j'ai lu qu'on voulait protéger un notable! Mais cette affirmation ne repose sur rien, ça n'a rien à voir!"

Enquêtes administratives

La conseillère d'Etat neuchâteloise Monika Maire-Hefti a promis la semaine dernière de faire accélérer les enquêtes administratives sur les dysfonctionnements à la faculté des sciences économique. Les conclusions devraient être livrées à la fin du mois d'août. Ces enquêtes portent sur des soupçons de plagiat.

 

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