La Canton du Jura hérite de 160 alambics anciens, dont certains datent des années 30.
Celui-ci s'engage à en exposer une partie notable dès 2014. A terme, la création d'un Musée suisse de la distillation est prévue dans le canton.
La ministre jurassienne Elisabeth Baume-Schneider et le directeur de la RFA Alexandre Schmidt ont signé une convention visant la mise en valeur des alambics. Le document prévoit que la Confédération reste propriétaire de la collection et la met en prêt à durée indéterminée au canton du Jura, indique la RFA dans un commuiqué.
Les alambics étaient jusqu'ici conservés dans les locaux du centre de profit de la RFA Alcosuisse à Delémont.
L'attribution de la collection s'inscrit dans le contexte du jubilé des 125 ans de la RFA et de la privatisation prochaine d'Alcosuisse. Outre le fait d'exposer les alambics, le Jura s'engage à mettre certaines pièces à disposition d'autres musées, dans le cadre d'exposition temporaires.
Santé publique
L'acquisition d'alambics par la RFA remonte à 1930. Un nouvel article constitutionnel lui a alors donné mandat de réduire le nombre d'appareils à distiller par des achats à l'amiable.
La Confédération souhaitait promouvoir la santé publique et encourager l'utilisation des fruits à d'autres fins que la distillation.
Jusqu'à l'abrogation du texte en 1996, dans le cadre de mesures d'économies, la RFA a acquis près de 30'000 appareils à distiller pour les détruire. Leur prix d'achat variait en fonction de la catégorie de producteurs, de la contenance de l'alambic et de sa performance.
Il se situait en moyenne, selon la période, entre 400 et 700 francs. Il reste à l'heure actuelle 2904 appareils à distiller en activité en Suisse, selon la RFA.
Sauvés par les employés
Les appareils acquis par la Confédération étaient acheminés dans les exploitations de la RFA à Delémont pour la Suisse romande et à Romanshorn (TG) pour la Suisse alémanique et le Tessin. Quelques pièces caractéristiques ont échappé à la casse grâce à l'initiative personnelle de certains employés chargés de leur destruction, se félicite la RFA.
Ce sont ces pièces qui forment aujourd'hui le coeur de la collection remise au canton du Jura. S'y ajoutent quelques installations confisquées dans le cadre d'affaires pénales. L'ensemble constitue la collection d'alambics la plus complète et la plus vaste du pays.
La plupart des pièces ont été acquises auprès d'agriculteurs de Suisse romande. D'autres appartenaient à des distillateurs professionnels. Les appareils ont été construits au début du 20e siècle.
Vers un musée de la distillation
L'intérêt du public pour la collection d'alambics ne date pas d'hier. Si son existence a pu être tenue secrète un temps, dès 1987, des visites informelles ont été organisée dans les locaux d'Alcosuisse. Il pouvait s'agir de groupements tels qu'un club de fanfare local ou simplement de privés, a indiqué à l'ats le responsable de la communication de la RFA Nicolas Rion.
Ces visites étaient cependant difficiles à concilier avec les activités d'un grand entrepôt d'alcool et ses exigences en matière de sécurité, souligne la RFA. Le canton du Jura a depuis régulièrement manifesté son intérêt à reprendre la collection.
Le site principal pour l'exposition des alambics se trouvera à Porrentruy et devrait répondre au nom de Maison des vergers, de la damassine et du terroir. Il a été retenu par le canton suite à une consultation menée auprès d'une douzaine d'institutions et d'entreprises.