L'UIP a jugé ces avancées «bien maigres» et pointé du doigt «une insuffisante volonté politique de remettre en question le statu quo», devant les médias aujourd'hui à Genève. «Aujourd'hui moins d'un parlementaire sur cinq dans le monde est une femme.
Ce chiffre, qui est inquiétant à ce stade du développement, est injustifiable», a regretté le secrétaire général de l'UIP Anders Johnsson.
Quelque 50 pays ont tenu des élections parlementaires en 2011. Les sièges conquis par des femmes ont progressé de 21,7% au Nicaragua, de 20,2% aux Seychelles et de 18,9% en Slovénie. Ils ont en revanche régressé de 8,6% au Pérou, de 5% en Estonie ainsi qu'aux Emirats arabes unis.
A la fin de l'année, 30 chambres basses ont atteint le seuil de 30% de femmes, contre 25 à fin 2010.
Statu quo en Suisse
Alors que les femmes se trouvaient au coeur du printemps arabe, cette présence féminine ne s'est pas répercutée lors des élections. A l'issue du récent scrutin en Egypte, le pourcentage de femmes parlementaires a chuté de 12,7% à moins de 2%, soit 10 sièges sur un total de 508.
Une baisse décevante d'autant plus que, selon l'UIP, les pays en transition après un conflit représentent plus du tiers des Etats où la proportion de femmes parlementaires se situe à au moins 30%. Le Sud-Soudan, plus jeune pays du monde, se montre bon élève: son assemblée constituante de transition compte 26,5% de femmes.
En Suisse, la proportion féminine au Conseil national est restée de 28,5% après les élections fédérales d'octobre, soit 57 sièges sur 200. Au classement mondial, le pays perd malgré tout trois places par rapport à 2010 pour s'établir en 30e position.
Quotas nécessaires
Le Rwanda, un Etat dont les quotas imposent la parité, occupe la première place avec 56,3% de femmes au parlement, devant Andorre (50%) et Cuba (45,2%). En Europe les pays nordiques sont les meilleurs élèves, avec 42% des sièges parlementaires tenus par des femmes.
L'Arabie Saoudite, le Qatar, le Belize et quelques Etats du Pacifique sont ex-aequo en queue de peloton avec une absence totale de femme au parlement.
Quelques 17 pays à avoir tenu des élections en 2011 ont appliqué des quotas. Les femmes y ont obtenu 27,4% des sièges contre 15,7% dans les pays dépourvus de mesure particulière.
L'UIP en déduit que les quotas restent «la solution la plus efficace» pour accroître la présence des femmes dans les parlements. Elle estime que des sanctions frappant les partis qui ne progressent pas vers la parité attesteraient de la volonté politique de parvenir à de vrais changements.