Cette initiative de la gauche alternative CS-POP et des Verts contient une restriction de taille: les étrangers ne pourront en effet briguer ni la mairie ni le gouvernement. Cette disposition doit permettre selon son auteur d'éviter les blocages. Il y a cinq ans, les Jurassiens avaient rejeté le droit d'éligibilité des étrangers aux fonctions communales, y compris la mairie.
Pour la gauche, cet élargissement partiel de l'éligibilité constitue un facteur d'intégration des étrangers. Il donnera également l'occasion aux étrangers d'être confrontés aux difficultés de gérer une commune ou le canton. Une analyse partagée par le gouvernement.
Opposition de droite
L'UDC, le PLR, ainsi que quelques élus du PDC ont voté contre ce projet estimant que la naturalisation constituait la meilleure intégration des étrangers. Les opposants ont aussi rappelé le vote négatif du peuple en 2007 suite à un référendum. Ils estiment important de respecter l'issue de ce vote.
La présidente du gouvernement Elisabeth Baume-Schneider a rappelé que le Jura n'était plus le pionnier en matière de l'octroi des droits politiques aux étrangers. Aujourd'hui, il a été dépassé dans ce domaine par plusieurs cantons comme ceux de Neuchâtel et de Fribourg.
Pour bénéficier de cet élargissement des droits politiques, les étrangers devront disposer du droit de vote, résider en Suisse depuis au moins dix ans et dans le Jura depuis une année. Dans le canton du Jura, les étrangers bénéficient depuis 1979 du droit de vote communal et cantonal. Ils peuvent aussi être élus dans les législatifs de certaines communes.