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Le peuple votera sur l'achat des Gripen

La livraison de nouveaux avions de combat est reportée d'environ deux ans. Dans la foulée, le Conseil fédéral a décidé ce mercredi de financer l'achat par un fonds. Il n'a pas encore décidé s'il abandonne pour autant son programme d'économies. Mais le peuple aura le dernier mot.

25 avr. 2012, 19:51
gripen

La livraison des Gripen suédois ne devrait finalement intervenir  qu'entre 2018 et 2020. Pour optimiser cet achat, le Conseil fédéral  entend le coordonner avec la Suède qui veut acheter 60 à 80 avions.  Conséquence, il n'y aura pas besoin de trouver de l'argent déjà en  2014. Le Conseil fédéral va proposer au Parlement de n'augmenter le  budget de l'armée qu'à partir de 2015.

Le plafond ne devrait être relevé qu'à 4,7 milliards de francs,  au lieu des 5 milliards réclamés par le Parlement. Quelque 300  millions devraient être prélevés chaque année dès 2014 sur le budget  militaire pour financer un fonds servant à l'achat des Gripen.

Programme d'économies

Impossible à ce stade de savoir si le Conseil fédéral va renoncer  à son programme d'économies de l'ordre de 800 millions par an dès  2014 ou le réduire. Destinée principalement à financer l'acquisition  de nouveaux avions de combat, cette cure d'austérité devrait forcer  tous les départements à se serrer la ceinture.

Le gouvernement tranchera lors d'une de ses prochaines séances, a  expliqué le ministre de la défense Ueli Maurer devant la presse.  Selon lui, un programme d'économies n'est plus nécessaire en 2014 et  ne devrait plus être aussi important en 2015. Mais il y a d'autre  facteurs qui entrent en ligne de compte, d'après le conseiller  fédéral.

Il faudra trouver des moyens pour financer la sortie du  nucléaire. De plus, le Parlement a exigé un programme  d'assainissement. «Je pars du principe qu'il y en aura un», a dit M.  Maurer.

Selon lui, le peuple aura de toute façon l'occasion de se  prononcer. Les opposants à l'achat de nouveaux jets pourront  l'attaquer en lançant un référendum, soit contre le programme  d'économies soit contre la révision de loi nécessaire pour créer le  fonds.

3,1 milliards au maximum

Le facture maximale des 22 Gripen reste fixée à 3,1 milliards. Il  s'agit de l'offre faite par le constructeur suédois Saab valable  jusqu'en avril 2013.

Il est exclu qu'on dépasse ce montant, a affirmé le ministre de  la défense tout en admettant qu'il y a toujours dans un contrat une  clause de prise en compte de l'inflation. Selon lui, il ne devrait  n'y avoir ni problème technique ni risque financier.

Les 3,1 milliards couvrent les coûts de développement du Gripen.  Ueli Maurer part de principe que Berne paiera le même prix que  Stockholm pour ces avions. Les Suisses pourront aller tester le  prototype du nouveau modèle E/F en mai. Le Parlement suédois devrait  se prononcer en décembre l'acquisition des jets.

La Suisse devrait suivre peu après. Le Conseil fédéral a décidé  que le programme d'armement devra être présenté en octobre, et non  plus en juin. Les Chambres pourront se prononcer dans la foulée et  trancher en 2013. La décision finale sur l'achat, délai référendaire  compris, devrait tomber entre fin 2013 et début 2014.

Serré mais possible

Le fait que le Conseil fédéral ne suive pas la volonté du  Parlement d'augmenter le budget de l'armée à 5 milliards dès 2014  n'a pas semblé inquiéter le ministre de la défense. Les Chambres  partaient du principe que l'acquisition suivrait de suite, or elle a  été reportée, a-t-il fait valoir.

Et de noter que le voeu du Parlement d'avoir une armée de 100'000  hommes (et non pas 80'000 comme le prônait initialement le  gouvernement) est respecté. Les 4,7 milliards devront servir ce but  aussi bien que l'achat d'avions. Ce sera serré mais possible, selon  M. Maurer.

Les dernières décisions du Conseil fédéral vont certainement  ajouter à la polémique qui entoure l'achat de nouveaux avions de  combat. L'affaire a fait beaucoup de vague. Le choix d'un Gripen mal  noté face à ses concurrents (Rafale français et Eurofighter  européen) a été décrié.

Une sous-commission du Conseil national doit faire la lumière sur  la procédure d'évaluation. Certains réclament une enquête plus  poussée. D'autres qu'on se tourne clairement vers un autre avion.

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