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Le poker concernant le Gripen continue

La Suède a assuré à la Suisse que la facture pour l'achat de 22 avions de combat Gripen s'élèvera à 3,126 milliards de francs.

28 août 2012, 16:00
avion de combat Saab Grippen

Le poker continue concernant l'achat de 22 avions de combat Gripen. Après les fortes critiques parlementaires, Ueli Maurer a voulu rassurer en présentant les garanties apportées par la Suède dans un accord passé vendredi, lequel reste encore confidentiel.

Le document contient des informations très sensibles, a précisé le ministre de la défense lors d'un entretien avec la presse à la caserne de Thoune (BE). Il va être présenté au Conseil fédéral, vraisemblablement début octobre.

L'accord a abouti après des négociations très serrées, selon l'ambassadeur Christian Catrina qui a qualifié de très grand succès les garanties du gouvernement suédois. Il sera publié, sans les données secrètes, si Stockholm donne son feu vert.

Fortes critiques

La commission de la politique de sécurité du National pourrait en avoir la primeur. Dans un rapport publié il y une semaine, celle-ci s'était montrée très critique face à la décision du Conseil fédéral de se tourner vers l'engin proposé par le constructeur suédois Saab.

Selon la commission, ce choix était le plus risqué, et le prix le critère de base. Elle craint notamment que le calendrier prévu ne soit pas respecté et que la facture n'explose.

Prix garanti

L'achat de 22 Gripen coûtera 3,126 milliards de francs, a martelé Ueli Maurer comme il l'avait fait déjà il y a une semaine. Tous les coûts de développement sont inclus dans cette somme.

La Suède a assuré à la Suisse que la facture ne changera pas. Elle garantit un prix en francs suisses. Une première tranche de 300 millions est prévue pour 2014. Et le conseiller fédéral d'insister: il est "unique" qu'un Etat se porte garant lors d'un achat militaire.

Livraison assurée

Le Gripen n'est pas à un pis-aller à bas prix, a affirmé le ministre de la défense. L'avion remplit toutes les conditions prévues. Concernant le calendrier de livraison, Berne a négocié un compromis avec Stockholm. Saab livrera à la Suisse les premiers onze Gripen entre mi-2018 et 2019. La Suède recevra ses trois premiers jets au deuxième trimestre 2018.

En attendant la livraison complète et pour soulager les vieux FA-18, la Suisse louera de 2016 à 2020 huit Gripen C et trois Gripen D. Il en coûtera 44 millions par an.

Seul bémol concédé par le ministre de la défense: Berne achètera uniquement des Gripen E monoplace et renonce au Gripen F, à deux places. Mais avec un tel avion, on n'aurait pas pu installler un canon embarqué.

Engagements à respecter

Ce qui se passera si la Suède ne respecte pas ses engagements reste peu clair. Il n'y a pas de tribunal pour contrôler l'application d'un accord entre Etats, a fait remarquer le chef du projet Gripen Jürg Weber. Les points de désaccords devraient être réglés par voie de négociations.

Si les avions étaient livrés trop tard, la Suisse ne pourrait rien y faire. Mais dans un tel cas, il serait envisageable de prolonger la location d'avions sans surcoût.

Selon Ueli Maurer, l'Etat suédois garantit que le Gripen E atteindra les prestations attendues et sera opérationnel. De nouvelles adaptations techniques ne devraient être nécessaires que pour remplir de nouvelles exigences opérationnelles.

Alliance des mécontents

L'achat des Gripen devrait être soumis en novembre au Parlement dans le cadre du programme d'armement, parallèlement à une loi sur le fonds servant à financer le Gripen et qui pourra être comabttue par référendum. Le ministre de la défense devra répondre précisément à toutes questions ouvertes pour éviter qu'une alliance des mécontents ne fasse capoter l'acquisition déjà au Parlement.

A gauche, on ne souhaite pas un nouvel avion. Le Groupe pour une Suisse sans armée n'a d'ailleurs pas manqué mardi de critiquer les contradictions d'Ueli Maurer, qui n'ajoute pas aux 3,1 milliards les 220 millions utilisés pour la location de Gripen.

Soutien vacillant

A droite, on veut un nouveau jet, mais le soutien à l'engin suédois est plus que vacillant. Et certains n'hésitent pas à évoquer le choix d'un autre appareil. Après les nouvelles offres de Rafale par l'avionneur français Dassault Aviation, ce sont celles concernant l'Eurofighter d'EADS dont la presse s'est fait l'écho.

Reste la question du prix à payer, qui pourrait être décisive en cas de votation populaire. Et Ueli Maurer l'a fait savoir: son département n'examine pas des propositions dont la financement n'est pas assuré.

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