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Le président de la Chine Xi Jinping en Suisse: manif pro-Tibet à Berne

Dimanche à Berne, quelque 400 personnes ont manifesté dimanche matin pour le Tibet en marge de la visite du président de la Chine en Suisse, qu'ils ont invité a ouvrir le dialogue avec le dalaï lama. L'après-midi, quelques activistes qui manfestaient sans autorisation ont été emmenés par la police.

15 janv. 2017, 17:57
/ Màj. le 15 janv. 2017 à 18:00
Les manifestants ont notamment demandé au président de la Chine de cesser immédiatement les tortures à l'encontre des opposants tibétains.

Près de 400 personnes - des exilés tibétains et leurs soutiens - se sont réunis pacifiquement dimanche matin à Berne en marge la visite d'Etat de Xi Jinping. Dans l'après-midi, quatorze jeunes activistes ont été arrêtés lors d'un rassemblement non autorisé.

Les participants à la manifestation autorisée du matin étaient rassemblés sur la Waisenhausplatz, à 300 mètres du Palais fédéral. Ils ont réclamé un renforcement des droits de l'homme au Tibet.

Ils ont demandé au président chinois Xi Jinping d'initier un dialogue avec le dalaï lama, de cesser immédiatement les tortures à l'encontre des opposants tibétains et de permettre à des organisations internationales, telles que l'ONU, d'accéder à toutes les régions du Tibet pour se faire une idée de la situation.

Immolations par le feu

La communauté des exilés tibétains souhaitait à travers cette manifestation attirer l'attention sur le destin de leurs compatriotes, dont nombre d'entre eux vivent dans des prisons chinoises. Elle estime que Pékin a procédé à plus de 2000 arrestations politiques depuis 1992. Par ailleurs, 145 immolations par le feu ont été recensées depuis 2009.

Selon la police cantonale, un Tibétain s'est aspergé d'un liquide inflammable en marge de la manifestation. Il a été empêché d'aller plus loin par les policiers et n'est pas blessé, a déclaré un porte-parole de la police interrogé par l'ats. Il a été conduit à l'hopital par mesure de sécurité.

L'appel a reçu le soutien des quatre organisations tibétaines basées en Suisse. "Le Département fédéral des affaires étrangères nous a assuré que cet appel sera transmis aux autorités chinoises", a indiqué à l'ats Thomas Büchli, président de l'Association Amitié Suisse-Tibet (GSTF). Il a espéré que la Suisse joue un rôle de médiateur dans un éventuel futur dialogue.

Indépendance du Tibet

Après la manifestation du matin, quelques jeunes activistes se sont rassemblés de manière non autorisée sur la Bärenplatz, plus proche de la Place fédérale. Ils ont réclamé l'indépendance du Tibet et brandi une banderole exigeant que la Suisse "ne commerce pas avec des meurtriers".

Les activistes étaient membres de l'Association des jeunes Tibétains en Europe (VJTE). Après trois quarts d'heure, ils ont été emmenés par la police. Selon la VJTE, quatorze personnes étaient détenues par la police.

 

Les activistes ont reproché aux autorités de censurer les Tibétains en Suisse et d'agir de manière non démocratique. Interrogée par l'ats, la porte-parole du groupe, Migma Dhakyel, a accusé la Suisse de "vendre" ses idées politiques à la Chine "pour des échanges économiques à court terme qui n'en valent pas la peine".

Restrictions critiquées

Arrivé dans l'après-midi à Berne, Xi Jinping n'aura pas entendu les cris des Tibétains, tenus à distance par un dispositif de sécurité qui a provoqué de vives critiques. La section suisse d'Amnesty International s'était inquiété vendredi des restrictions aux manifestations imposées durant la visite d'Etat de M. Xi en Suisse.

Présente à la manifestation autorisée du matin, la présidente des Verts Regula Rytz a elle aussi jugé disproportionnées les mesures de sécurité prises par les autorités helvétiques à l'occasion de cette visite d'Etat.

Mais, aux yeux de la Bernoise, également membre du groupe parlementaire Suisse Tibet, le plus important reste que les arguments des manifestants aient été entendus.

Berne fait tout pour que la visite se déroule sans heurt. La dernière visite d'un président chinois, le 25 mars 1999, avait occasionné des remous suite à une manifestation de Tibétains.

Alors président, Jiang Zemin avait été sifflé, et des drapeaux tibétains ainsi que des banderoles pour l'indépendance du Tibet brandis. Le président chinois s'était mis en colère et avait tancé les conseillers fédéraux présents.

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